À Gaza, une église byzantine du Ve siècle ouvre au public
Après une longue restauration, le site archéologique d’une église byzantine découvert il y a 25 ans a été inauguré le 24 janvier. Pour le père Gabriel Romanelli, curé de la paroisse latine de Gaza, cela représente une grande joie pour les chrétiens et la micro-communauté catholique de l’enclave palestinienne.
Francesca Sabatinelli – Cité du Vatican
Un trésor d’inscriptions grecques, 400 m2 de mosaïques. Des dattiers, des arbres fruitiers, des grappes de raisin, des lions, des gazelles, des chevaux, des vaches et d’autres animaux apparaissent sur les mosaïques, qui présentent des scènes de chasse, la faune et la flore au premier plan.
Après trois ans de travaux de restauration et un financement d’environ deux millions d’euros, l’église byzantine du Ve siècle, découverte en 1997 près de Jabalia, à quatre kilomètres au nord de Gaza, a ouvert ses portes au public le 24 janvier. Le site d’une superficie de 800 m2 a été inauguré par les autorités de l’enclave et par son archevêque grec-orthodoxe Mgr Alexios.
La période chrétienne à Gaza
Les travaux, réalisés par l’ONG française Première Urgence Internationale, en collaboration avec l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, avec un financement de 250 000 dollars du British Council, sont d’une importance fondamentale pour l’histoire de Gaza car ils reflètent sa période chrétienne, explique l’archéologue René Elter, directeur scientifique de la restauration du monastère de Saint Hilarion -seul autre site archéologique, avec l’église, accessible au public à Gaza.
Les mosaïques et l’ensemble de l’église, précise l’ONG française, ont été endommagés «par le passage des chars pendant la guerre de 2012». Des décennies de conflit ont infligé de lourdes pertes au patrimoine historique de la bande de Gaza, qui contient les vestiges de cinq millénaires d’histoire, de l’âge de bronze aux années de domination ottomane et britannique.
Joie pour les 134 catholiques de Gaza
«C’est vraiment très important pour la communauté chrétienne», explique le père Gabriel Romanelli, curé de l’église de la Sainte Famille dans la ville de Gaza, n’oublions pas qu’il y a environ un millier de chrétiens dans la bande de Gaza. Cette église du Ve siècle est un témoignage de l’énorme présence du christianisme dans toute la région». L’Église byzantine s’est unie à l’Église catholique au Ve siècle, aussi, poursuit le prêtre. Cette inauguration est donc «un motif de joie réelle et nous remercions Dieu pour ce don, celui d’un lieu à visiter et où nous pouvons prier en notre nom, en union avec tous les chrétiens du monde», ajoute-t-il.
La présence chrétienne à Gaza connaît une diminution constante et inexorable. Depuis 2007, le nombre de chrétiens à Gaza est passé de 7 000 à 1 000, rappelle le père Romanelli, un pourcentage très faible par rapport aux 2,3 millions d’habitants de Gaza. C’est pourquoi l’inauguration de l’église est si importante pour les chrétiens, en particulier les catholiques, qui comptent en tout 134 âmes. «N’oublions jamais que notre paroisse s’appelle la Sainte Famille, pour nous rappeler que les premiers chrétiens à passer par Gaza étaient Jésus avec saint Joseph et la Vierge lorsqu’ils ont fui de Bethléem vers l’Égypte. Cette inauguration est donc une grande joie pour toute la communauté chrétienne et pour la paroisse catholique», en a conclut le père Romanelli.