Les confréries, lieux de dialogue et d’évangélisation salués par François
Le Pape a reçu ce lundi 16 janvier les représentants de la Confédération des confréries des diocèses d’Italie. Un organisme fort de deux millions de membres, dont le charisme reste d’actualité au sein de l’Église, notamment à l’approche du Synode et du Jubilé.
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Réalité pluriséculaire, les confréries sont encore bien présentes dans l’Église d’Italie, signe de la vivacité de la piété populaire. Ces associations de fidèles érigées canoniquement par décret de l’ordinaire, dans un but de charité ou de piété, ont une «présence capillaire» sur l’ensemble du territoire italien, a reconnu François au début de cette audience.
Envisager l’avenir avec ouverture
Recevant les représentants de la Confédération des confréries des diocèses d’Italie, il a rappelé que l’organisme rassemble environ 3200 confréries – soit deux millions de membres -, mais il y en a autant qui existent sans toutefois faire partie de la confédération.
Un tel effectif montre l’importance de la mission des laïcs, qui ont un rôle à jouer «dans le tissu ecclésial et social italien», a souligné François.
Le Saint-Père a ensuite encouragé les confréries à garder un «engagement créatif et dynamique», en se laissant guider par l’Esprit Saint. Il a fait référence à l’exhortation apostolique de Paul VI Evangelii nuntiandi, un document «prophétique» à ses yeux.
«Que la richesse et la mémoire de votre histoire ne deviennent jamais un motif de repli sur soi, de célébration nostalgique du passé, de fermeture au présent ou de pessimisme face à l’avenir, a-t-il averti, qu’elles soient plutôt un fort stimulant pour réinvestir aujourd’hui votre patrimoine spirituel, patrimoine humain, patrimoine économique, artistique, historique et même folklorique, ouvert aux signes des temps et aux surprises de Dieu». «C’est avec cette foi et cette ouverture que ceux qui vous ont précédés ont donné naissance à vos fraternités», a rappelé le Souverain Pontife, appelant à cultiver ce même esprit.
Trois attitudes pour avancer
Puis François a indiqué trois manières pour les confréries de continuer leur chemin:
Il s’agit d’abord pour elles de «marcher sur les traces du Christ», en mettant le Seigneur au centre, par une «intense vie de prière personnelle et liturgique». «Que vos anciennes traditions liturgiques et dévotionnelles soient animées par (…) une vie spirituelle réelle, avec ferveur et un engagement concret dans la charité. Et n’ayez pas peur de les actualiser en communion avec le chemin de l’Église, afin qu’ils soient un don accessible et compréhensible pour tous», a conseillé le Saint-Père.
Il faut ensuite «marcher ensemble», et les confréries offrent en cela «une expérience séculaire de synodalité», précieuse en cette période de Synode sur la synodalité. Le Pape a souhaité que les conseils et assemblées «ne soient jamais réduits à des réunions purement administratives ou particularistes», mais restent «des lieux d’écoute de Dieu et d’écoute de l’Église, et de dialogue fraternel».
Enfin, les confréries doivent marcher «en proclamant l’Évangile», à travers le «charisme du service et de la mission», en répondant aux besoins actuels, notamment auprès des plus pauvres. Les confréries «doivent être un lieu d’annonce», a insisté l’évêque de Rome.
Un apport pour la prochaine Année Sainte
Fondée en 2000, dans le cadre du Grand Jubilé, la confédération des confréries des diocèses d’Italie travaille «pour accueillir, soutenir et coordonner la présence très riche et variée des confréries» dans la botte italienne, a également rappelé François. Dans deux ans, la confédération fêtera donc son 25e anniversaire, à l’heure d’une autre année jubilaire. «Nous nous préparons à ce moment fort de la vie de l’Église, et vous êtes une réalité très significative pour cette préparation et ensuite pour la célébration», a salué le Saint-Père.