Le Pape rappelle que le diable ne peut rien s’il y a la prière
À la faveur d’un entretien contenu dans le livre «Les exorcistes contre Satan» (éditions Piemme, en librairie en Italie à partir du 11 avril) du vaticaniste italien du groupe Mediaset, Fabio Marchese Ragona, le Pape François réaffirme que le diable cherche toujours à attaquer et à semer la discorde, même dans l’Église. Le texte commence par le récit de l’exorcisme d’une religieuse.
Interrogé sur ce témoignage de la religieuse possédée, où le diable, parlant de François, aurait dit: «Je le déteste, il dit toujours du mal de moi. Avez-vous vu les ennuis que je lui cause?», le Pape a rappelé qu’il est en effet «possible d’agacer le diable car l’on essaie de suivre le Seigneur et de faire ce que dit l’Évangile». «Cela le dérange. En même temps, il est certainement satisfait lorsque je commets un péché. Il recherche l’échec de l’homme mais n’a aucun espoir s’il y a la prière», a relevé François, confiant avoir reçu plusieurs personnes venues le voir, car possédées, lorsqu’il était encore archevêque de Buenos Aires.
Différence entre l’obsession et la possession diabolique
«Je les ai envoyées en consultation à deux bons prêtres « spécialistes »: ce ne sont pas des guérisseurs, mais des exorcistes. L’un s’appelle Carlos Alberto Mancuso et il était exorciste dans le diocèse de La Plata. L’autre était mon confesseur, le père Nicolas Mihaljevic, un jésuite né en Croatie. Tous deux m’ont dit plus tard que parmi ces personnes, seules deux ou trois étaient réellement victimes de possession diabolique. Les autres souffraient d’obsession diabolique, ce qui est tout à fait différent, car elles n’avaient pas le diable dans le corps. Il faut le préciser», a raconté le Saint-Père, affirmant n’avoir jamais pratiqué d’exorcisme en étant Pape. «Si cela devait arriver, je demanderais le soutien d’un bon exorciste, comme je l’ai fait en tant qu’archevêque», a-t-il répondu au journaliste.
Le diable essaie de frapper ceux qui ont le plus de responsabilités
François a ensuite été interrogé sur la pénétration du diable aussi à l’intérieur du Vatican, -Paul VI disait un certain 29 juin 1972, solennité des saints Pierre et Paul, que la fumée de Satan était entrée dans le temple de Dieu par quelques fissures-, répondant ceci:
«Il est certain que le diable essaie d’attaquer tout le monde, sans distinction, et il essaie de frapper surtout ceux qui ont le plus de responsabilités dans l’Église ou dans la société. Même Jésus a subi les tentations du diable et pensons aussi à celles de Simon Pierre à qui Jésus a dit: « Éloigne-toi de moi, Satan ».»
«Le Pape est donc lui aussi attaqué par le malin, a pointé François, nous sommes des hommes et il essaie toujours de nous attaquer. C’est douloureux, mais face à la prière, il n’a pas d’espoir!» Le Pape a aussi confirmé les dires de saint Paul VI, assurant que le diable peut aussi entrer dans le temple de Dieu, «pour semer la discorde et monter les uns contre les autres: les divisions et les attaques sont toujours l’œuvre du diable». «Il cherche toujours à s’insinuer pour corrompre le cœur et l’esprit de l’homme. Le seul salut est de suivre la voie indiquée par le Christ».
Prendre garde à la mondanité spirituelle
Faut-il avoir peur du diable?, a ensuite demandé le journaliste au Souverain pontife.
«Je pense qu’il y a des démons très dangereux, et je parle des démons « éduqués ». Jésus en parle aussi, nous le lisons dans l’Évangile de Luc: il dit que lorsque le mauvais esprit est chassé, il erre dans le désert à la recherche d’un soulagement. Mais à un moment donné, il s’ennuie et retourne à la « maison », là où il a été chassé, et il voit que la maison est réparée, qu’elle est belle, comme elle l’était quand il était à l’intérieur», a relevé François, expliquant qu’alors «il va chercher d’autres démons plus mauvais que lui, il les amène, ils entrent dans cette maison, poliment, ils sonnent, ils prennent possession poliment. L’âme, ne prenant pas soin d’examiner sa conscience, ne les remarque pas. Ou bien, par tiédeur spirituelle, elle les laisse entrer». C’est la possession la plus laide, a estimé le Pape, car la mondanité spirituelle recouvre toutes ces choses.
«Il n’y a pas d’échappatoire: soit le diable détruit de manière directe avec des guerres et des injustices, soit il le fait poliment, de manière très diplomatique, comme le dit Jésus. Il faut donc faire preuve de discernement.»