Côte d’Ivoire: 13ème édition de la journée nationale des détenus
La Commission épiscopale pour la pastorale sociale, à travers sa sous-commission justice, paix, environnement et l’aumônerie nationale pour la pastorale des prisons, a organisé dimanche 16 avril, dimanche de la Divine miséricorde, la 13ème journée nationale des détenus dans le diocèse de Bondoukou. Cette édition avait pour thème: «Les détenus sont l’objet de l’attention de Dieu; « j’étais en prison, et vous êtres venus jusqu’à moi »».
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican avec Marcel Ariston Ble – Abidjan
La 13ème journée nationale des détenus organisée dimanche a été marquée par une messe présidée par Mgr Marcellin Yao Kouadio, évêque de Daloa en la cathédrale Sainte Odile. Dans son homélie, le père Emmanuel Wohi Nin, secrétaire général de la Conférence épiscopale, a exhorté les pouvoirs publics, les partenaires du système judiciaire et les associations religieuses à conjuguer leurs efforts pour un «accès à un droit plus juste, pour lutter contre l’inactivité et pour une meilleure hygiène dans les prisons».
L’Église de Côte d’Ivoire et la proximité avec les détenus
En Côte d’Ivoire, à l’initiative de l’Église catholique, est célébrée chaque année, en la fête de la Divine miséricorde, la journée nationale des détenus. L’objectif de cette célébration selon les organisateurs est «de leur traduire toute la proximité, l’attention de l’Église et de faire des plaidoyers pour une amélioration de leurs conditions de vie en prison».
Abordant les réalités de vie en milieu carcéral ivoirien dans son homélie, le père Wohi, a tout d’abord exprimé la reconnaissance de l’Église pour les efforts consentis en faveur des prisonniers. Les Centres pénitentiaires fonctionnels en Côte d’Ivoire, au nombre de 34, ont une population moyenne estimée à plus de «21 054 pensionnaires selon les dernières données statistiques de 2020 du ministère de la justice et des droits de l’homme, alors que des prisons construites au départ étaient pour 9 000 détenus», ce qui est inquiétant.
Face à cette situation, «l’Église encourage les autorités publiques à accorder une attention particulière aux centres de détention provisoire qui, pour la plupart, souffrent d’un état préoccupant de surpopulation» a déclaré secrétaire général de la Conférence épiscopale. Outre ce fait, l’Église observe également «un déficit d’installations permettant la formation et l’apprentissage de métiers qui peuvent aider» selon lui les détenus «à se réinsérer socialement après leur libération».
Un appel à œuvrer pour l’amélioration de la condition des détenus
Au regard de tous ces points relevés, il apparaît urgent pour la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire d’appeler à œuvrer en collaboration pour le droit des détenus et l’amélioration de leurs conditions de vie.
Pour réussir ce pari, le père Wohi demande à l’Église d’avoir un regard bienveillant sur cette mission, «car nous le savons, pour notre part, la pastorale sociale et plus encore celle des prisons souffrent d’un certain manque d’attentions et de ressources de la part des Églises en particulier». En plus, ce ministère est confronté à un important défi «l’attention spirituelle et matérielle aux prisonniers, à leurs famille», a-t-il fait remarquer.
Notons que cette journée nationale des détenus a été clôturée par une visite des membres de la commission épiscopale pour la pastorale sociale aux détenus à la Maison d’arrêt et de correction de Bondoukou. Échanges, prières et dons de vivres et de matériel ont marqué cette dernière étape.