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Côte d’Ivoire: lancement du projet de soutien psychosociale aux migrants

Un projet d’assistance psychosociale et de soutien à la réinsertion économique en faveur des migrants vulnérables en Côte d’Ivoire, a été lancé mercredi 08 mars à la paroisse Saint Antoine de Padoue du Port de Treichville, dans l’archidiocèse d’Abidjan. Le but visé par l’épiscopat ivoirien est de leur permettre de «pouvoir se réinsérer dans la société» afin de restaurer leur dignité.
Marcel Ariston Blé – Abidjan

L’initiative a été lancée par la Commission épiscopale pour la pastorale sociale à travers sa sous-commission migrant, réfugié, apostolat de la mer, tourisme et des personnes en déplacement; ainsi que ses partenaires. «Vues les conditions parfois difficiles dans nos sociétés, les jeunes tentent l’aventure afin de se réaliser, mais, la migration vers d’autres contrées connait diverses fortunes souvent bonnes ou mauvaises», a fait observer le père Emmanuel Amon, Secrétaire exécutif national de cette sous-commission épiscopale.

La Côte d’Ivoire est devenue un pays de départ, de transit et de destination pour un grand nombre de migrants sans papiers à la recherche d’opportunités économiques. Mais plusieurs d’entre eux font face à d’énormes difficultés existentielles surtout lorsque leur aventure ne connait pas une fin heureuse et qu’ils se lancent à la recherche d’une autre voie de sortie, a-t-il déclaré.

Restaurer la dignité
Par la mise en place de ce projet, l’Eglise de la Côte d’Ivoire veut donner aux migrants des moyens pour se réaliser et restaurer leur dignité. C’est «l’objectif que nous voulons atteindre à travers ce projet d’assistance psychosociale et de soutien à la réinsertion économique pour les migrants vulnérables en Côte d’Ivoire», a déclaré le père Amon lors de cette cérémonie. Ce projet comportera plusieurs volets dans son déroulement, notamment: la sensibilisation sur les risques d’immigrations irrégulières, le soutien économique de ces migrants de retour ou potentiels, mais aussi, leur accompagnement psychologique et réinsertion dans des familles d’accueil. «Nous voulons que ces jeunes soient conscients des risques liés à l’immigration irrégulière et accèdent à des opportunités dans des communautés locales», a-t-il ajouté.

Des sessions de formation
Pour réaliser ces objectifs concrets, des sessions de formations à la gestion financière, aux métiers de l’agriculture, de l’élevage, de cordonnerie, de restauration et bien d’autres leur seront données; afin de renforcer leurs capacités, a indiqué le père Amon. Intervenant au cours de cette cérémonie, Mgr Bruno Essoh Yedoh, évêque de Bondoukou, a remercié les jeunes migrants présents d’avoir préservé leurs vies, «en évitant le trajet de la mer et les risques des noyades. Merci d’être venus au pays chez vous, comme dit l’adage, on est mieux que chez soi, et ce qui s’est passé ces temps-ci en Tunisie confirme ce que dit ce dicton cité» a-t-il exhorté.

Se saisir des opportunités que présente la Côte d’Ivoire
Poursuivant son allocution, le président de la commission épiscopale pour la pastorale sociale les a invités à se saisir de cette opportunité que leur offre l’Eglise et de se mettre résolument au travail, afin de pouvoir réaliser, dans la patience et la persévérance, leurs rêves en Côte d’Ivoire. Mgr Bruno Essoh Yedoh a appelé à prendre conscience des nombreuses potentialités que regorge ce pays, où des activités génératrices de revenus peuvent être entreprises, grâce au courage, à la détermination et à l’ingéniosité.

Ce projet d’assistance psychosociale et de soutien à la réinsertion économique en faveur des migrants vulnérables en Côte d’Ivoire concerne onze municipalités de la province ecclésiastique d’Abidjan: Abobo, Anyama, Koumassi, Marcory, Port-Bouët, Yopougon, Bonoua, Bassam, Bingerville, N’Douci et Agboville. Au total, 100 jeunes ont été ciblés, 65 migrants de retour et 35 autres potentiels. Il va s’étendre sur 10 mois à compter de ce mois de mars jusqu’au 31 décembre 2023.

Le projet a été rendu possible grâce aux appuis technique, matériel et financier de la Commission internationale catholique pour les migrations (CICM), la section migrant et réfugié du Dicastère pour le service du développement humain intégral et Raskob Foundation.

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