Côte d’Ivoire: ordination épiscopale de Mgr Armand Koné, archevêque de Korhogo

Nommé le 7 mars 2025 par le Pape François à la tête de l’archidiocèse de Korhogo, Mgr Armand Koné a reçu l’ordination épiscopale le samedi 5 avril, en la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Korhogo. La cérémonie a été présidée par le cardinal Ignace Bessi Dogbo, archevêque d’Abidjan, en présence de nombreux fidèles, évêques, prêtres, religieux et personnalités venues de divers horizons.
Vatican News avec Marcel Ariston Blé

«Enfants, jeunes, vieillards, hommes et femmes, réjouissez-vous ensemble; laissez éclater votre joie! Que le bois sacré entende, se réveille, s’étonne et accoure vers le Seigneur. Qu’il contemple la merveille que le Seigneur accomplit pour ce grand peuple». C’est en ces termes que s’est réjoui le cardinal Bessi à l’occasion de l’ordination épiscopale de Mgr Koné, qu’il a invité à «se revêtir du vêtement d’humilité pour servir avec dévouement l’Église famille de Dieu à Korhogo»

L’humilité, la sagesse et la prudence au cœur du ministère épiscopal
Lors de son homélie, le cardinal Ignace Bessi a salué les qualités humaines et spirituelles de Mgr Koné, soulignant que sa nomination ne repose pas sur des considérations mondaines, mais sur l’essentiel requis pour exercer le ministère épiscopal. «Qui ne connaît pas la sagesse et la prudence de l’abbé Armand, fruit d’une foi éprouvée comme l’or dans le feu des épreuves? Voilà l’essentiel qui fait un évêque».

À cet effet, «n’ayez pas peur, ne soyez pas complexé. Vous avez tout pour être évêque: l’essentiel, un bon cœur. Les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur», a rassuré l’archevêque d’Abidjan. Il l’a, par ailleurs, mis en garde contre les dérives autoritaires: «Veillez à ne pas laisser votre cœur s’abîmer dans une quête malsaine de domination, qui défigurerait votre ministère».

Revenant sur la signification profonde du pouvoir dans l’Église, le cardinal a insisté sur le fait que, «par votre ordination, vous serez investi d’un pouvoir qui vient de Dieu. Vous serez établi à la tête de l’Église qui est à Korhogo, non pas pour dominer, mais pour servir. Vous serez chef, certes, mais en tant qu’esclave de tous. Que l’humilité du serviteur soit votre vêtement», a-t-il exhorté.

Un modèle d’écoute et d’autorité sans autoritarisme
Poursuivant son exhortation, le cardinal Bessi a rappelé que l’écoute attentive est la marque du véritable pasteur. Il a invité Mgr Koné à inscrire dans son cœur la sagesse divine pour faire de lui un modèle dans une Église synodale. «Si l’on doit trouver à Korhogo une personne à l’écoute des autres, qu’il s’agisse de Mgr Armand Koné». Il l’a également encouragé à assumer son ministère avec confiance, en méditant sur la recommandation de saint Paul à Timothée: «Que personne ne te méprise en raison de ton jeune âge».

Un appel à l’union sacrée autour du nouvel archevêque
Au terme de la célébration, plusieurs autorités ecclésiales ont pris la parole. Mgr Mauricio Rueda Beltz, nonce apostolique en Côte d’Ivoire, a invité les fidèles et les forces vives du diocèse à s’unir autour de leur nouvel archevêque, afin de bâtir une Église-famille, témoin de l’amour du Christ.

Mgr Marcellin Yao Kouadio, évêque de Daloa et président de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire, a salué à son tour l’ancrage culturel de Mgr Koné dans la région, et l’a encouragé à mettre cette proximité au service des défis pastoraux de son Église particulière. «Le Christ fait de vous un instrument de son règne de vie, de vérité, de justice, d’amour et de paix. Soyez donc sans crainte», lui a-t-il dit.

Trois grands défis pour l’Église de Korhogo
Dans son discours inaugural, Mgr Armand Koné a identifié trois défis prioritaires pour son ministère à Korhogo. D’abord, «aider l’homme à être pleinement homme», en inscrivant son action dans la perspective de la fraternité. Ensuite, il a appelé à «tracer les sillons de l’autonomie financière de l’Église locale», afin de disposer des moyens propres pour mener à bien ses missions pastorales. Enfin, il a insisté sur le «défi de la foi», exhortant les fidèles à devenir de «véritables chrétiens, tout simplement».