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François: non à la précarité et au travail au noir

Maintenir un système de retraite basé sur la solidarité entre les générations. Recevant en audience au Vatican 400 membres de l’INPS, la caisse de retraite italienne, lundi 3 avril, François en a profité pour développer sa vision du système de retraite et du travail.
Dans cette vision du Pape François, le bien-être est essentiel, celui des travailleurs comme celui des retraités. Mais, regrette-t-il, «la société semble avoir perdu de vue l’horizon futur: elle s’est aplatie sur le présent et se soucie peu du sort des générations à venir.», preuve en est: «La crise écologique et la dette publique qui pèsent sur les épaules des enfants et des petits-enfants sont des signes inquiétants à cet égard.»
«La retraite est une forme de bien-être qui maintient les différentes générations ensemble», a continué François devant les membres de la caisse de retraite italienne, et par essence «un lien solide entre les générations est une condition préalable au bon fonctionnement des régimes de retraite.» Mais dans nos sociétés européennes vieillissantes, ce modèle est mis en danger, a rappelé le Souverain pontife, particulièrement en Italie où l’âge moyen est de 45 ans.
Les travailleurs étrangers qui n’ont pas encore la nationalité italienne sont également essentiels à un système de retraite viable a rappelé François, invitant à faire preuve de «gratitude» envers ces travailleurs étrangers, souvent mal considéré dans la Péninsule. «Nous sommes interdépendants les uns des autres» a ajouté le Pape, avant de procéder à trois appels.

Attention à la précarité
Stop au travail non déclaré car s’il peut apporter des avantages économiques sur le moment à une personne, il ne permet pas aux familles de cotiser et donc d’accéder à un système de retraite équitable. «Le travail non déclaré fausse le marché du travail et expose les travailleurs à l’exploitation et à l’injustice.», note François.

Ensuite, «non à l’abus du travail précaire». «La précarité doit être transitoire, elle ne peut être prolongée à l’excès, sinon elle finit par susciter la méfiance, encourage le report des choix de vie des jeunes, éloigne l’entrée dans le système de sécurité sociale et accroît la dénatalité.»
Enfin dernier appel de François: le travail doit être décent et donc pour cela, rester «libre, créatif, participatif et solidaire», comme le note l’exhortation apostolique Evangelii gaudium.

Bonne et mauvaise prévoyance
Il y a «une bonne et une mauvaise prévoyance», a souligné le Pape, et la Bible nous en donne des exemples. La première est «celle de ceux qui ne pensent qu’à eux-mêmes», comme le montre «la parabole évangélique de l’avare qui construit des entrepôts toujours plus grands pour recueillir ses biens». Mais «celui qui n’accumule que pour lui-même finit par se faire des illusions», a averti François, «celui qui s’enferme dans une fausse sécurité n’a pas d’avenir».

«La bonne prévoyance, en revanche, est celle du patriarche Joseph», a précisé François, «qui, devenu gouverneur de l’Égypte, prend soin de mettre du grain de côté pendant les années d’abondance pour mieux affronter le temps de la famine». En pratique, Joseph «fait confiance à la Providence de Dieu et la reconnaît» et, en outre, «fait preuve de prévoyance pour le bien du peuple», bref il «sait regarder en avant» et «prend soin des personnes qui lui sont confiées». Pour le Souverain pontife, la vocation de l’INPS est donc de «prendre soin des gens dans l’avenir».

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