L’archevêque de Freetown: célébrer le Prince de la paix au milieu des calamités du monde
Dans son message de Noël, l’archevêque de Freetown en Sierra-Leone, Mgr Edward Tamba Charles a souligné la résilience des chrétiens, qui célèbrent le Prince de la paix dans un contexte de crise globale. Les chrétiens sont des hommes d’espérance qui aspirent et œuvrent à la pleine réalisation du plan de Dieu.
Christian Kombe, SJ – Cité du Vatican
À quelques jours de la célébration de Noël, l’archevêque de Freetown a délivré un message axé sur le sens de la résilience et de l’espérance chrétienne, alors que le monde est confronté à des crises multiformes. «Une grande partie du monde était sur le point de se remettre de la pandémie de COVID-19 lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, et l’a qualifiée d’opération spéciale, dont les effets se font sentir dans le monde entier», a déclaré Mgr Tamba Charles. «Pourtant, poursuit-il, au milieu de ces calamités, nous, les chrétiens, sommes occupés à nous préparer à la célébration de la naissance de Jésus-Christ, le Prince de la paix». Et l’ordinaire de Freetown de s’interroger: «Y a-t-il quelque chose qui ne va pas chez nous, les chrétiens? Sommes-nous fous ou indifférents à toutes ces souffrances?».
Un contexte de crise globale
En effet, souligne le prélat sierra-léonais, ce Noël intervient dans un contexte de crise globale. «Dans de nombreuses régions du monde, y compris sur le continent africain, il y a des conflits et des guerres de différents types et degrés.» Outre cela, plusieurs endroits ont été affectés par des «catastrophes naturelles, comme les inondations, les glissements de terrain, les sécheresses et les famines causées par des conditions météorologiques difficiles attribuées au réchauffement de la planète et au climat».
En dépit des progrès énormes accomplis par l’humanité, notamment sur le plan technologique et médical, «le désir des hommes et des femmes de dominer leurs semblables et, dans certains cas, de les soumettre à un travail d’esclave pour leur profit, n’a pas beaucoup changé», a relevé Mgr Tamba Charles, qui assure également la présidence du Conseil interreligieux de Sierra-Leone (IRCSL).
Célébrer Noël dans un esprit d’espérance
Devant tant d’épreuves, les chrétiens demeurent des hommes d’espérance, car «c’est dans une plutôt désordonnée du monde que le Dieu tout-puissant a décidé d’envoyer son Fils, Jésus-Christ, pour sauver l’humanité du péché», a déclaré l’archevêque Tamba Charles. Tout en félicitant la résilience du peuple de Dieu, le prélat explique qu’elle trouve son sens et son origine en Dieu.
Plus de deux mille ans après la naissance du Christ, le plan de Dieu de voir un monde en paix et réconcilié avec lui «est loin d’être pleinement accompli», reconnait-il. Cependant, Dieu «nous donne encore des raisons d’espérer que, malgré toutes les difficultés et les nombreux obstacles créés par l’homme à la pleine réalisation d’un monde pacifique et d’une famille ou d’une fraternité universelle, Il établira un jour son règne de paix dans le monde entier, afin que toutes ses créatures puissent réaliser leurs pleines potentialités, et que les hommes et les femmes commencent à se traiter comme des frères et des sœurs», a affirmé Mgr Tamba Charles. C’est dans cet esprit d’espérance que les chrétiens célèbrent chaque année Noël avec joie et se souhaitent une bonne année au début de chaque année civile.
Œuvrer à la réalisation de la paix promise par Dieu
S’adressant en particulier aux Freetoniens et à tous ses compatriotes, dont beaucoup sont «victimes des conditions économiques et climatiques difficiles», Mgr Tamba Charles les invite à continuer à croire «que Dieu est digne de confiance et qu’il finira par réaliser la paix qu’il a promise à son monde». Tout en espérant que cette paix «deviendra un jour, à la manière de Dieu et au moment de Dieu, une réalité», les chrétiens s’efforcent «d’être les ambassadeurs de Dieu pour la paix, l’amour, le pardon et la réconciliation dans les situations de haine et de conflit», a invité l’archevêque de Freetown.