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Le cyclone Freddy, une tragédie sans précédent dans l’histoire du Malawi

«Il s’agit d’une énorme tragédie qui ne s’était jamais produite dans l’histoire du pays», a déclaré Mgr George Desmond Tambala, archevêque de Lilongwe et président de la Conférence épiscopale du Malawi, dans un entretien avec Fides. Le prélat fait référence au cyclone tropical Freddy qui a dévasté le Malawi en début du mois de mars, après avoir frappé Madagascar et le Mozambique à la fin du mois de février.
Vatican News avec Fides

«La population se trouve dans une situation très difficile», a fait remarquer le président de la conférence épiscopale du Malawi en décrivant la situation du pays suite au cyclone Freddy qui a fait des centaines de victimes. «En plus des victimes, dont plus de 600 sont actuellement déclarées mortes, il y a le drame des disparus», a-t-il affirmé. Poursuivant, Mgr Tambala a déploré le fait que beaucoup des «gens ne savent pas où se trouvent les membres de leur famille et leurs connaissances qui ont disparu», situation qui reste préoccupante.

S’engager pour plus d’aide alimentaires et les reconstructions
Outre les disparitions sans suite, il y a aussi le «problème de la nourriture et celui des maisons détruites» a signalé le pasteur. Toutefois, il a assuré que «les écoles, du moins celles qui n’ont pas été endommagées, rouvrent lentement leurs portes». Mais les défis sont grands et à plusieurs niveaux. En expliquant que «l’aide internationale arrive et le gouvernement a mobilisé ses ressources» pour secourir les victimes, l’évêque a relevé d’énormes difficultés à venir. En ce qui concerne la nourriture, Mgr Tambala, a rappelé que «nous sommes à la fin de la saison des pluies et pouvons rapidement faire pousser quelque chose malgré les dégâts causés aux cultures». Ce qui sera un grand défi, car la saison de pluie se situant entre novembre et avril, «il ne reste qu’avril pour cultiver quelque chose, peut-être du manioc et des pommes de terre, alors qu’il est difficile d’obtenir une récolte de maïs ou d’autres céréales» a-t-il souligné. Par ailleurs, «une fois la phase d’urgence passée, le principal problème sera celui de la reconstruction des maisons, des bâtiments publics, des routes en mauvais état et des ponts effondrés».

La foi face aux drames
Mgr Tambala a souligné la réaction positive des fidèles. Car, «face à ce drame, les gens n’ont pas perdu la foi et l’espoir». Les fidèles viennent à la messe encore «plus qu’avant la tragédie causée par le cyclone», a-t-il remarqué. Ils cherchent du réconfort auprès des prêtres, mais surtout ils se proposent d’aider leur prochain. «J’ai découvert à quel point la plupart des gens ont à cœur d’être solidaires les uns des autres», a-t-il expliqué. Du point de vue de la foi, le plus important est précisément la «redécouverte de la valeur de la solidarité qui se traduit par des gestes concrets». Le pasteur a décrit les gestes concrets manifestés par les fidèles pour se montrer proches les uns et les autres. Entre autres gestes, «il y a des familles qui partagent le peu qu’ils ont; des femmes qui s’unissent pour préparer des repas pour ceux qui n’ont rien; des collectes dans toutes les paroisses du pays pour constituer un fonds pour les victimes du cyclone» a décrit le prélat, se disant satisfait pour ces gestes de solidarité.

L’épreuve et le discernement
Face à ce drame causé par le cyclone Freddy, l’archevêque de Lilongwe affirme avoir remarqué une grande capacité de la population à faire preuve de discernement entre «les différentes propositions qui viennent surtout des nouveaux mouvements religieux dirigés par de soi-disant « prophètes »». Car, a-t-il poursuivi, «chaque fois qu’une tragédie se produit, ils font une ‘prophétie’ pour profiter de la crédulité des gens». Mais de plus en plus de gens ne sont pas victimes de ces ‘prophètes’ car ils «comprennent qu’il s’agit de personnes qui essaient de surfer sur la vague émotionnelle d’une tragédie pour faire du prosélytisme» a expliqué le pasteur.

Pour le président de la conférence épiscopale du Malawi, l’Église catholique, qui représente environ 24 % de la population, «proclame l’Évangile et accomplit un travail social ouvert à tous». Ainsi, dans les «écoles, il y a beaucoup d’élèves non catholiques, même des musulmans». Mais, grâce au contact avec les prêtres, les religieux et les religieuses, «certains d’entre eux demandent librement à devenir catholiques». «L’Église catholique est une partie très importante de la vie du pays», a-t-il conclu dans cet entretien accordé à Fides.

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