Le Pape appelle au courage de la négociation pour l’Ukraine
Le directeur de la Salle de presse du Vatican, Matteo Bruni, a répondu aux journalistes concernant les déclarations du Souverain pontife dans l’interview à la Radio Télévision Suisse (RSI): «Le Pape reprend l’image du drapeau blanc, proposée par le journaliste, pour indiquer la cessation des hostilités, la trêve obtenue avec le courage de la négociation. Il souhaite une solution diplomatique pour une paix juste et durable».
Salvatore Cernuzio – Cité du Vatican
Par ses propos sur l’Ukraine, le Pape a voulu appeler à un cessez-le-feu et relancer le courage de la négociation. Le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, répondant aux questions de certains journalistes concernant l’anticipation de l’interview à la Radio Télévision Suisse (RSI), publiée ce samedi 9 mars, explique que le souhait de François pour le pays, qu’il a toujours qualifié de «martyr», est résumé dans les mots déjà exprimés lors de l’Angélus du 25 février, au lendemain du double anniversaire dramatique du déclenchement du conflit, dans lequel il a réitéré sa «très profonde affection» pour la population. Et ce, afin de «créer les conditions d’une solution diplomatique à la recherche d’une paix juste et durable».
«Le Pape, précise Matteo Bruni, utilise le terme de “drapeau blanc” et répond en reprenant l’image proposée par le journaliste, pour indiquer avec lui la cessation des hostilités, la trêve obtenue avec le courage de la négociation. Ailleurs dans l’interview, parlant d’une autre situation de conflit, mais se référant à toute situation de guerre, le Pape a clairement déclaré: “Négocier n’est jamais se rendre”».
Dans l’interview en question, Lorenzo Buccella a demandé au Pape: «En Ukraine, certains appellent au courage de la reddition, du drapeau blanc. Mais d’autres disent que cela légitimerait le camp le plus fort. Qu’en pensez-vous?» Et François de répondre: «C’est une interprétation. Mais je pense que le plus fort est celui qui voit la situation, qui pense au peuple, et qui a le courage du drapeau blanc, c’est-à-dire de négocier. Et aujourd’hui, on peut négocier avec l’aide des puissances internationales. Il y en a! Le verbe « négocier » est un verbe courageux. Quand on voit qu’on est vaincu, que les choses vont mal, il faut avoir le courage de négocier. Vous avez honte, mais si tu continues comme cela, combien de morts y-aura-t-il ensuite? Ça finira plus mal encore. Négocier tant qu’il est temps, chercher un pays médiateur. Aujourd’hui, par exemple dans la guerre en Ukraine, beaucoup veulent servir de médiateurs. La Turquie s’est proposée pour cela. N’ayez pas honte de négocier avant que la situation n’empire.»
Des mots donc, ceux du Pape, tirés d’une image proposée par le journaliste suisse pour réitérer, entre autres, ce qu’il a déjà affirmé au cours de ces deux années d’appels continus et de prises de position publiques, à savoir l’importance du dialogue contre la «folie» de la guerre et la préoccupation prioritaire pour le sort des populations civiles. «Le souhait du Pape, a rappelé le porte-parole du Vatican, est et reste celui qu’il a toujours répété ces dernières années, et récemment à l’occasion du deuxième anniversaire du conflit: “Tout en renouvelant ma profonde affection pour le peuple ukrainien martyr et en priant pour tous, en particulier pour les innombrables victimes innocentes, je supplie que l’on trouve un peu d’humanité qui permette de créer les conditions d’une solution diplomatique dans la recherche d’une paix juste et durable »».