Le Pape aux enfants africains: soyez des ambassadeurs de paix
À l’occasion de la Journée de l’Afrique célébrée jeudi 25 mai, et qui marquait cette année les 60 ans de la création de l’Organisation de l’Unité africaine devenue l’Union africaine en juillet 2002, le Pape François a rencontré des enfants du continent africain pour leur manifester sa sollicitude face aux défis qui pèsent sur leur avenir.
Marie José Muando Buabualo – Cité du Vatican
Le Pape s’est dit heureux de rencontrer ces enfants venus de différents pays africains, accompagnés de leurs parents et de leurs ambassadeurs, mais aussi du lots de défis qui incombent à leur croissance humaine et spirituelle. Ils sont en visite au Vatican, 60 ans après la date du 25 mai 1963, le symbole d’une prise de conscience des pays africains ayant à peine acquis leur indépendance sur l’objectif à atteindre en vue d’améliorer leur niveau de vie et d’étendre la décolonisation sur le continent.
La Journée de l’Afrique, symbole de combat contre le sous-développement
La Journée de l’Afrique, a fait remarquer le Pape, représente le symbole du combat de tout le continent africain pour la libération, le développement et le progrès économique et social, en plus de la valorisation et l’exploitation de la richesse culturelle africaine. Sur un continent où les richesses naturelles continuent de pérenniser la colonisation économique, le Saint-Père rappelle aux plus jeunes qu’ils sont ses vraies richesses. Le Pape leur fait remarquer qu’ils sont le signe tangible de cette riche diversité culturelle. Ils les invite à «oser être “différents” ; à témoigner de la beauté de la générosité, du service, de la pureté, du courage, du pardon, de la lutte pour la justice et le bien commun, de l’amour des pauvres, de l’amitié sociale». (cf. Christus vivit, n. 36).
Relevez l’Afrique des maux qui l’affligent
Les objectifs contenus dans la charte de création de l’Organisation de l’Unité Africaine mentionnaient «une commune volonté de renforcer la compréhension entre les peuples et la coopération entre les États, pour la consolidation d’une fraternité et d’une solidarité intégrées au sein d’une unité plus vaste qui transcende les divergences ethniques et nationales» La réalité actuelle souligne combien ces aspirations sont, pour la plupart restées lettre morte ou ont été atteintes à moitié. Le Pape comprend pourquoi l’enfance africaine pourrait sombrer dans le découragement. Faisant état des défis auxquels elle doit faire face, le Saint-Père souligne combien elle est appelée à se démarquer du terrorisme, de la mauvaise gouvernance, de la corruption. Il parle du chômage massif des jeunes, des migrations, des conflits intercommunautaires, et de la crise climatique et alimentaire.
Les études comme voie de sortie pour un meilleur discernement
Dans un tel contexte, en lieu et place du découragement, le Pape exhorte les jeunes africains à ne jamais se sentir vaincus et à mettre en œuvre leurs talents et à cultiver des grandes ambitions ; à ne pas renoncer à leurs rêves et à continuer de les poursuivre dans un esprit de discernement utilisant leur intelligence comme une véritable vocation. Les études peuvent faire la différence pour un développement humain intégral basé sur l’amitié dans une société où les fléaux d’enfants soldats ou victimes de conflits nécessite une attitude d’inclusion. «Soyez proches d’eux afin qu’ils ne se sentent pas rejetés et stigmatisés», a poursuivi le Saint-Père qui a terminé son message en appelant les enfants africains à la paix et au dialogue intergénérationnel ; en aspirant à un climat de paix dans leur propre milieu de vie afin de pouvoir l’offrir aux autres pour que le monde redécouvre «la beauté de l’amour, du vivre ensemble, de la fraternité et de la solidarité.»