Le Pape exhorte les juges à défendre la dignité humaine et la légalité
Dans un message vidéo envoyé au deuxième sommet international du Comité panaméricain des juges pour les droits sociaux et la doctrine franciscaine (Copaju) qui se tient en ce moment au Mexique, François affirme que le devoir des organes légitimés par le peuple et la loi est également de neutraliser les projets politiques autoritaires et dégradants. Le Pape souhaite que les juges soient «les défenseurs de la dignité humaine et de la légalité».
Tiziana Campisi – Cité du Vatican
Dans le contexte historique actuel et difficile, où la crise planétaire s’aggrave de jour en jour, alors que les paradigmes du pragmatisme et du profit menacent justice et démocratie, le rôle des juges est central et décisif. C’est ce qu’a souligné François dans son message aux juges mexicains à l’occasion de l’incorporation de leur chapitre au Comité panaméricain des juges pour les droits sociaux et la doctrine franciscaine (Copaju). L’organisme, qui s’est réuni les 17 et 18 novembre à Tlaxcala, au Mexique, pour son deuxième sommet international, a été formé, sur l’inspiration du Pape argentin lui-même, après le premier sommet panaméricain des juges pour les droits sociaux et la doctrine franciscaine, les 3 et 4 juin 2019 au Vatican et fonctionne en étroite relation avec l’Académie pontificale des sciences.
Ses membres sont ceux qui ont participé à la réunion historique d’il y a trois ans, ainsi que des magistrats, des procureurs et des personnels de la défense publique de différents pays du monde, qui discutent et réfléchissent durant ces deux jours sur le néocolonialisme, les migrations, l’accès à la justice, la démocratie, le développement, le trafic d’enfants sous prétexte d’adoption, ainsi que l’autonomie et l’indépendance de la justice.
Les juges, défenseurs de la dignité humaine
Dans une vidéo enregistrée en espagnol, que Copaju a publiée sur son portail, le Pape a souligné que «les pouvoirs institutionnels légitimés par le peuple et la loi sont appelés à fixer des limites à la voracité des entreprises et des concentrations économiques qui dégradent et jettent» et aussi à neutraliser «les projets politiques autoritaires et dégradants». Se tournant ensuite vers les juges, François a affirmé que leur engagement «en tant que défenseurs de la dignité humaine et de la légalité substantielle doit être rétabli quotidiennement par le discours et la pratique». Au contraire, une justice distante, fermée dans le positivisme situationnel, est un terrain fertile pour une société anomique et égoïste.
Agir avec dignité
Le Souverain pontife espère que l’organisation créée par l’incorporation du Chapitre des juges mexicains à la Copaju pourra unir ses membres, les défendre et, surtout, en faire de meilleurs juges, afin de protéger la justice exigée dans de nombreux contextes. «Rappelez-vous que les pratiques dignes donnent de la dignité à ceux qui les reçoivent et aussi à ceux qui les exécutent», a abondé François, expliquant que «la bonté des décisions bénit ceux qui les promeuvent», tandis que le courage des juges face au pouvoir des injustes «renouvelle la foi et la force des peuples». «Ceux qui luttent pour le bien ne sont jamais seuls», a conclu l’évêque de Rome.