Léger rebond du nombre de prêtres ordonnés cette année en France
Ce mercredi 19 juin, la Conférence des évêques de France a présenté les chiffres des ordinations sacerdotales en 2024, qui se déroulent au cours du mois de juin dans les différents diocèses. Si le nombre de nouveaux prêtres ordonnés augmente par rapport à l’an dernier, l’épiscopat français reste prudent et rappelle la nécessité de prier pour les vocations.
Vianney Groussin – Cité du Vatican
Alors qu’ils n’étaient que 88 diacres à avoir été ordonnés l’an dernier, ils seront cette année 105 hommes à devenir prêtre pour l’Église en France. Une hausse qui survient après une baisse historique en 2023, mais reste plutôt faible par rapport à 2022 (122 ordinations) ou 2021 (130 ordinations). Mgr Bertrand Lacombe, archevêque d’Auch, membre du Conseil pour les ministres ordonnés et les laïcs en mission ecclésiale (CEMOLEME) et président du Conseil National du Diaconat (CND) s’est réjoui de ces ordinations mais n’y voit pas la preuve «d’une évolution très forte dans l’Église de France».
Une diversité de profils
Sur les 105 hommes qui seront ordonnés cette année, 73 sont des prêtres diocésains, 35 sont religieux et membres de communauté qui ne serviront pas pour les diocèses, 3 membres de Sociétés de vie apostolique (Missions étrangères de Paris) et 4 prêtres ordonnées pour les Instituts relevant de l’ancienne commission Ecclesia Dei (célébrant selon le rite tridentin). La mission commune de tout prêtre est «l’annonce de l’Évangile, et la célébration de l’Eucharistie», a rappelé Mgr Lacombe, mais il remarque une grande diversité chez les jeunes qui s’engagent aujourd’hui.
«Je vois des jeunes attachés à la liturgie, et d’autres engagés pour la solidarité, l’écologie…», a-t-il ajouté, citant aussi ceux et celle qui rentrent dans des ordres religieux, et «apportent beaucoup à l’Église».
Auprès de Mgr Lacombe était présent pour la présentation des chiffres de 2024 Jason Nioka, diacre du diocèse de Paris qui sera ordonné cette année, et reflète lui aussi cette pluralité de profil. Ancien judoka de haut niveau, il occupe aujourd’hui des responsabilités dans le programme Holy Games pour les Jeux olympiques, et continue de rencontrer de nombreuses personnalités du sport. «Pour qu’une vocation naisse il faut qu’il y ait des prêtres de proximité, contents d’être prêtres et présents auprès des gens» selon lui.
Ce qui est rare est cher
Comme l’a dit Mgr Lacombe, «ce qui est rare est cher, alors être prêtre aujourd’hui redonne vraiment beaucoup de prix à notre Église et à ses figures». C’est pourquoi il faut, selon lui, continuer à prier pour les vocations, et plus largement pour que la foi se répande, car selon l’évêque d’Auch «le ratio ’’nombre de vocations sur nombre de chrétiens’’ est stable, la question est pourquoi il n’y a plus de chrétiens». Ce n’est donc pas non plus qu’une question de chiffres rappelle-t-il, «notre mission n’est pas de remplir les séminaires, mais c’est que chacun puisse répondre à l’appel de Dieu».
Pour que tous ceux qui sont appelés puissent entendre cet appel, «ce qui compte avant tout c’est la prière» affirme Jason Nioka. Mais il existe aussi des événements faits pour rencontrer les prêtres et les séminaristes, utiles pour pouvoir en apprendre plus sur leur vie et faire découvrir la vie consacrée aux jeunes. Enfin, la présence sur les réseaux sociaux est cruciale, car «la question de l’image est très importante pour les jeunes» analyse le diacre du diocèse de Paris. Dans la plupart des diocèses, les cérémonies d’ordinations auront lieu ces prochains jours, à l’approche de la fête de saint Pierre et saint Paul.