Pape François: la lumière de Noël allume tendresse, joie et espérance
Recevant les organisateurs et artistes du traditionnel concert de Noël organisé au Vatican, jeudi 16 décembre, le Pape François a développé une méditation sur le langage de la tendresse, comme générateur de joie et fraternité que ce soit par l’art, le sourire, la solidarité ou l’éducation.
Le Souverain Pontife a d’abord invité à fixer notre regard à Noël sur l’événement qui a mis au monde la tendresse de Dieu -un mot, la tendresse, qui nous manque tant, insiste-t-il, et qui a ainsi suscité et continue de susciter la joie et l’espérance. «Tendresse, joie, espérance: des sentiments et des attitudes que vous, les artistes, savez aussi raviver et diffuser grâce à vos talents», a affirmé le Saint-Père, développant sa conception de «la tendresse».
Le langage de Dieu est la proximité
La tendresse vient, selon lui, de l’amour, elle est comme le langage de l’amour. «Lorsque vous aimez un enfant, vous le caressez, lorsque vous aimez votre petite amie, vous la caressez, votre petit ami vous le caressez. La caresse est née de l’amour. Le geste d’amour est le plus simple. Dans la crèche, nous voyons l’amour d’une mère qui embrasse son nouveau-né, l’amour d’un père qui protège et défend sa famille; nous voyons des bergers émus par un nouveau-né, des anges qui célèbrent la venue du Seigneur… Tout est imprégné du sentiment d’émerveillement et d’amour qui conduit à la tendresse. Je veux le répéter: le langage de Dieu est la proximité, la compassion et la tendresse. Les trois choses ensemble», a soutenu le Sucesseur de Pierre devant ces artistes.
« Le sourire d’un enfant fait fondre le plus dur des cœurs »
Et l’évêque de Rome de citer saint François d’Assise, avec sa crèche vivante à Greccio, qui a voulu représenter ce qui s’était passé dans la grotte de Bethléem, afin de pouvoir le contempler et l’adorer: «Le Poverello était rempli d’une tendresse qui le poussait aux larmes lorsqu’il pensait à la pauvreté dans laquelle le Fils de Dieu était né».
Et c’est précisément l’amour qui transparaît dans cette scène qui génère la joie, a estimé le Pape. «L’épanouissement de la vie est toujours source de joie, ce qui aide à surmonter la souffrance. Le sourire d’un enfant fait fondre même le plus dur des cœurs.» Nous l’avons vu, dit encore le Pape: «certains hommes durs, qui ne saluent personne, fondent à l’arrivée de leur petit-fils».
François a ensuite remercié les artistes pour leur soutien à des projets éducatifs, notamment pour les enfants et les jeunes de deux pays aux conditions très précaires: Haïti et le Liban. Au Liban, il est réalisé par les salésiens, à Haïti, par le mouvement pontifical Scholas Occurentes.
La réflexion du Pape sur l’art comme instantané de fraternité
«Tendresse, joie et espérance. Dans la grotte de Bethléem, l’espérance de l’humanité a été allumée», a rappelé le Pape, regrettant que la pandémie a malheureusement aggravé le fossé éducatif pour des millions d’enfants et d’adolescents exclus de toute activité éducative. «Et il existe d’autres « pandémies » qui empêchent la diffusion de la culture du dialogue et de la culture de l’inclusion. Aujourd’hui, malheureusement, la culture du déchet domine». Or, la lumière de Noël nous fait redécouvrir le sens de la fraternité et incite à faire preuve de solidarité envers ceux qui sont dans le besoin, a-t-il poursuivi, remarquant que «dans l’art, on crée immédiatement la fraternité».
“Dans la grotte de Bethléem, l’espérance de l’humanité a été allumée”
L’éducation, graine de l’espérance
«Devant l’art, il n’y a pas d’amis et d’ennemis, nous sommes tous égaux, tous amis, tous frères. La vôtre est une langue féconde. Investir dans l’éducation, c’est aider les enfants et les jeunes à découvrir et à apprécier les valeurs les plus importantes et à avoir le courage d’envisager leur avenir avec espoir. Dans l’éducation réside la graine de l’espérance: espérance de paix et de justice, espérance de beauté, espérance de bonté, espérance d’harmonie sociale», a enfin conclu l’évêque de Rome.