Synodalité, résultats et défis de l’étape continentale en Afrique
Le secrétariat général du Synode du Vatican déclare aux professionnels des médias catholiques africains que l’Église compte sur eux pour diffuser des informations claires et précises sur le synode.
Paul Samasumo – Cité du Vatican
Mgr Luis Marín de San Martín O.S.A, sous-secrétaire du secrétariat général du Synode, a exprimé son appréciation pour le travail que font les médias catholiques africains pour diffuser des informations sur le synode en cours sur la synodalité initié par le Pape François.
Le synode est un processus
Dans son allocution d’ouverture lors d’une réunion virtuelle organisée mardi avec plus de 50 médias catholiques africains, le sous-secrétaire a rappelé aux médias que le synode est un processus et non un événement.
«Pour moi, le Synode est un processus de renouvellement profond et d’espérance pour l’Église universelle. Il ne s’agit pas de créer une nouvelle Église. Il s’agit de trouver la cohérence de l’unité chrétienne avec le Christ et l’unité avec la communion des sœurs et frères dans la foi», a-t-il déclaré. L’évêque de San Martín a poursuivi: «ce processus est aussi une impulsion, pour ainsi dire, dans nos efforts d’évangélisation dans le contexte de notre histoire spécifique. Il s’agit d’un processus et non d’un événement.»
Synode et diversité culturelle
En expliquant l’étape continentale, Mgr de San Martín a souligné l’importance de l’écoute de l’Esprit Saint et de l’écoute mutuelle, car l’Église est engagée dans un processus spirituel de discernement, plutôt que dans une simple réorganisation ou restructuration pastorale de l’Église.
Mgr de San Martín a assuré les participants à la réunion que l’étape continentale du synode est nécessaire parce que l’Église reconnaît l’importance de la diversité culturelle.
«De même que la parole de Dieu s’est incarnée dans l’histoire, de même le processus synodal doit à terme prendre des décisions qui reconnaissent la diversité culturelle de l’Afrique et des autres continents et s’en enrichissent. Cette diversité culturelle enrichira l’Église universelle.»
Résultats et défis du synode africain
Lors de la réunion virtuelle, il a été demandé aux secrétaires généraux régionaux d’Afrique de partager brièvement les expériences de leurs régions. Deux questions leur ont été posées dont la première est la suivante: «Quels sont les principaux résultats et défis de l’écoute dans votre région?»
Dans leurs réponses, la plupart des secrétaires généraux ont parlé d’une phase d’écoute consultative réussie avec de nombreux fidèles participant aux diverses activités du Synode dans les paroisses et les diocèses. Selon les rapports, les fidèles catholiques étaient reconnaissants au Pape François de leur donner l’occasion d’exprimer leurs opinions. Ils espèrent et prient pour que l’Église en Afrique en sorte plus forte et plus unie.
Le secrétaire général de l’AMECEA basé à Nairobi, le père Anthony Makunde, a résumé le message global des rapports.
«Le continent africain accomplit aujourd’hui sa mission dans un environnement de société mixte. Dans la plupart des pays du continent, la foi catholique n’est pas la religion principale. En tant que telle, la foi catholique sur le continent doit trouver un moyen de coexister et de travailler avec d’autres confessions.»
Le père Makunde a également évoqué l’instabilité politique qui sévit sur le continent africain et qui se manifeste par des guerres civiles de faible intensité ou totales, et parfois par des guerres avec les pays voisins. Plusieurs pays d’Afrique, a déclaré le secrétaire général, doivent faire face à un extrémisme religieux qui a des répercussions sur la pratique de la foi catholique. Il a été suggéré que l’Église en Afrique puisse renforcer son approche œcuménique pour faire face à l’extrémisme religieux.
Renforcer la vie familiale en Afrique
Parmi les autres défis à relever, citons la nécessité d’intensifier et d’engager de manière constructive les jeunes en Afrique avant qu’ils ne soient désenchantés par la vie et leur foi.
Les défis liés à la vie familiale reviennent régulièrement dans les échanges des secrétaires généraux. Il s’agit de défis concernant les familles brisées, la cohabitation, les grossesses chez les adolescentes, la polygamie et les familles monoparentales qui luttent pour élever seules leurs enfants. Dans l’ensemble, l’opinion est que l’Église africaine doit faire davantage pour renforcer les valeurs familiales.
Dans d’autres domaines, l’Église en Afrique reconnaît qu’elle a un rôle à jouer dans l’accompagnement des aspects socio-politiques de la vie sur le continent pour enraciner la gouvernance démocratique. Cela implique une Église engagée dans des approches de développement intégral ainsi que dans des préoccupations de justice et de paix.
L’image de la tente
La deuxième question que les secrétaires généraux devaient partager avec les médias concernait l’image et la représentation. Il leur a été demandé de répondre à la question suivante: «Quelle est l’image de l’Afrique qui ressort du processus d’écoute?»
Le synode présente une icône biblique, l’image de la tente dérivée du livre de l’Ancien Testament du prophète Isaïe au chapitre 54:2 «Élargis l’espace de ta tente…»
Cette image de la tente est proposée au Synode comme un espace de communion, un lieu de participation, et un fondement de la mission d’évangélisation de l’Église où personne n’est exclu.
La plupart des secrétaires généraux africains ont déclaré que si les fidèles d’Afrique appréciaient les sentiments et le récit entourant l’image de la tente, beaucoup ont exprimé le besoin d’un symbole ou d’une image différente. La plupart des Africains ont préféré une image plus contemporaine de l’Église comme une famille. La raison en est que, dans le contexte africain, la tente est associée aux camps de réfugiés et aux abris temporaires: des lieux de misère et de souffrance.