La RD Congo accueille la 9ème édition des Jeux de la Francophonie
La 9ème édition des Jeux de la Francophonie se tiendra à Kinshasa du 28 juillet au 6 août prochain. Elle rassemblera environ 3.000 jeunes sportifs et artistes de plusieurs pays francophones. À quelques jours de la tenue de ces évènements, le bruit des travaux résonne encore dans des gymnases de Kinshasa, tandis que les athlètes des premières délégations sont déjà présents dans la capitale de la RDC.
Alberte Kabunda – Cité du Vatican
J-7 avant le coup d’envoi de la neuvième édition des Jeux de la Francophonie, une compétition multisports et un ensemble de concours culturels, en épreuves individuelles ou par équipes. Ces jeux sont organisés par les Comités internationaux et nationaux des Jeux de la Francophonie, sous l’égide de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Le but est de promouvoir la diversité, l’excellence et la solidarité, en rassemblant la jeunesse francophone autour des arts et du sport, tout en visant le renforcement des valeurs de la Francophonie et la promotion de la langue française.
La RD Congo pays d’accueil, confrontée à des réalités inquiétantes
Attribués à la République Démocratique du Congo en 2019, les Jeux de la Francophonie auraient dû avoir lieu en 2021, quatre ans après ceux d’Abidjan. Mais ils ont été reportés une première fois à cause du Covid-19, puis une deuxième fois en 2022, pour des raisons liées au retard des préparatifs.
Christophe Lutundula, ministre des Affaires étrangères, accompagné de ses collègues des Sports et de la Communication pour la visite des diplomates, a constaté devant la presse qu’«il n’est pas facile, quand on est un pays en guerre, de dégager des moyens pour organiser ce genre d’événement». Le pays est confronté dans sa partie est à des dizaines de groupes armés depuis près de trois décennies et à une rébellion qui occupe depuis l’année dernière une partie du Nord-Kivu. L’organisation elle-même coûte des dizaines de millions de dollars, avec en plus la réhabilitation ou la construction complète d’installations sportives, dans un pays dépourvu d’infrastructures, notamment, de gymnases pour le basket, le tennis de table ou le judo, de pelouses pour le foot ou de piste pour l’athlétisme.
Toutefois, la RD Congo n’a aménagé aucun effort pour assumer sa responsabilité de l’organisation de ces rendez-vous de jeunes, en tant que pays membre de la Francophonie.
Les préparatifs en voie de finition
Les ouvriers s’activent donc pour livrer en temps et en heure les installations qui devront accueillir pendant dix jours à Kinshasa quelque 3.000 jeunes sportifs et artistes de plusieurs pays francophones. «Les finitions, c’est un peu à la dernière minute» constate un visiteur, se disant confiant quant à la tenue de ces Jeux. Sur la pelouse du grand stade des Martyrs, des répétitions sont en cours pour la cérémonie d’ouverture du 28 juillet, tandis que des ambassadeurs de pays francophones ont fait jeudi 20 juillet la tournée des sites. À environ 1 km du lieu principal de toutes les activités, se situe le vieux stade Tata Raphaël, jadis stade du 20 Mai, abandonné à son sort et loin de son heure de gloire de 1974, lorsqu’il avait accueilli le légendaire match de boxe entre Mohamed Ali et George Foreman.
Selon le directeur du Comité d’organisation Isidore Kwandja, «avec les Jeux de la Francophonie, le vieux stade est devenu un village sportif» répondant aux normes internationales. Les travaux y sont moins avancés qu’au stade des Martyrs, «tout sera prêt à temps y compris la clinique» a confirmé M. Kwandja. Selon le comité d’organisation, ce stade «n’est pas encore équipé, mais le matériel est disponible». Comme tous les autres sportifs congolais, Françoise, 21 ans, qui court sur 100 et 200 mètres, est heureuse que son pays se soit doté d’installations modernes.
Risque de renoncements à la participation
Déjà au début du mois de juillet, certains pays, à l’instar du Québec, ont annoncé qu’ils ne participeraient pas ou qu’ils réduiraient leur participation aux Jeux pour des raisons de sécurité ou de santé.
Mais le ministre des Affaires étrangères estime que ces pays «n’ont pas raison». Les autorités congolaises répètent que tout est mis en œuvre pour accueillir les Jeux en toute sécurité. Pour preuve, sur les sites, d’importantes forces de sécurité sont déployées. Jeudi, les ambassadeurs ont aussi pu voir une demi-douzaine d’ambulances flambant neuves alignées au pied des hauts murs du stade des Martyrs, pendant que se mettait en route la caravane des Jeux. Avec camions et sono, mascottes, hommes sandwichs et jeunes à rollers, elle sillonne les rues de la capitale pour convaincre les Kinois qu’une fête se prépare, malgré les difficultés et l’ambiance plombée encore un peu plus la semaine dernière par l’assassinat d’un opposant politique.
Sur place, est signalée la présence des premiers sportifs arrivés du Burkina Faso, du Togo, du Bénin et du Niger.