Côte d’Ivoire: les familles exhortées à la réintégration des migrants
La célébration nationale de la journée mondiale du migrant et du réfugié dimanche 24 septembre 2023 a eu lieu à la paroisse Sainte-Marie-Madeleine dans le diocèse de Yopougon. Elle a été une occasion de sensibilisation sur les dangers liés à l’immigration irrégulière et d’exhortation à la réintégration des migrants dans leurs familles et dans leurs sociétés d’origine.
Marcel Ariston Blé – Abidjan
L’Église a célébré cette année la Journée mondiale du migrant et du réfugié autour du thème: «Libre de choisir d’émigrer ou de rester». Une journée qui, selon le Pape, nous rappelle que «migrer devrait être un choix fait librement, et jamais l’unique possibilité».
En Côte d’Ivoire, la messe marquant cette journée a été célébrée en l’église paroissiale anglophone Sainte-Marie-Madeleine de Yopougon. Elle a été, selon le père Emmanuel Amon, l’occasion pour les fidèles de s’unir dans la prière avec l’Eglise pour ces personnes «qui, dans le souci d’un mieux-être, ont tout quitté: biens, travail, parents, femmes, maris, enfants et proches, souvent dans des conditions très difficiles, pour l’aventure, afin de matérialiser leurs rêves et ce, au péril de leur vie».
Accueillir, intégrer et promouvoir
En cette journée, le Pape «veut que nous accueillions, accompagnions, promouvions et intégrions nos frères et sœurs migrants dans nos familles, nos pays», a rappelé le secrétaire exécutif national de la sous-commission épiscopale pour les migrants, l’apostolat de mer, tourisme et personnes en déplacement après leur avoir livré en entièreté le message du Saint Père en lieu et place de l’homélie.
«Ne pas les laisser dans les mains de ces cruels passeurs d’êtres humains» est le travail auquel s’évertue depuis maintenant trois ans le père Amon par le biais de la sensibilisation et le canal des médias. «Nous les sensibilisons sur les dangers liés à l’immigration irrégulière, mais aussi, l’autre initiative, c’est l’implémentation de quelques projets que nous avons en faveur de nos frères et sœurs qui reviennent quand l’aventure n’a pas marché, nous les accompagnons à travers des activités génératrices de revenu et aussi à travers un suivi psychosocial parce que beaucoup reviennent traumatisés», a-t-il fait savoir.
Traumatisme, regrets, sentiments d’échec, mais aussi la peur d’affronter le regard de la société après cette mésaventure, sont autant de sentiments qu’éprouvent ces migrants. Pour le secrétaire exécutif diocésain des oeuvres catholiques de Yopougon, le père Régis Akpess, une fois rentrées dans leurs pays, ces personnes manifestent un grand besoin de soutien familial pour reprendre confiance en elles-mêmes, afin de bâtir une nouvelle vie. C’est dans cette optique que le père Akpess a appelé les familles à faciliter le retour et la réinsertion de ceux qui ont survécu au désert.
Éviter de se sacrifier
Au cours d’une messe célébrée le même dimanche 24 septembre, pendant la visite ad limina apostolorum, Mgr Bruno Essoh Yedo a appelé les jeunes africains, et ivoiriens en particulier, «de plus en plus nombreux sur les routes de l’immigration irrégulière, à éviter de sacrifier ce qu’ils ont de plus cher, à savoir la vie, à l’autel de la recherche du mieux-être, à la recherche de travail, en bravant les dangers du désert libyen ou de la mer méditerranée». En concluant son homélie, le président de la Commission épiscopale ivoirienne de la pastorale sociale a insisté sur un fait: «l’eldorado se trouve en Afrique, dans nos pays. Vous êtes libres de migrer, jeunes gens, mais choisissez la migration régulière, la moins dangereuse», a-t-il exhorté.