A l’ONU, le réquisitoire du Saint-Siège contre l’armement nucléaire
Mgr Gabriel Caccia, observateur permanent du Vatican auprès des Nations-Unies, s’est exprimé lors de l’Assemblée générale à New York, déplorant entre autres que l’architecture actuelle de désarmement «ne tienne plus qu’à un fil».
Intervenant le 12 octobre lors de la 77ème Assemblée Générale de l’ONU, Mgr Gabriel Caccia, observateur permanent du Saint-Siège à New York, a saisi l’occasion pour revenir sur la question du désarmement et des risques d’une guerre nucléaire, réactivés par le conflit en Ukraine.
«Il y a 60 ans, l’humanité se trouvait au bord du précipice de l’annihilation nucléaire alors que les États-Unis et l’Union soviétique ont frôlé la guerre dans la mer des Caraïbes», a-t-il rappelé en référence à la crise des missiles de Cuba. A l’époque, a-t-il rappelé, le Pape Jean XXIII observa «que la paix véritable et durable entre les nations ne peut consister en la possession d’une quantité égale d’armements, mais seulement en une confiance mutuelle».
Le représentant du Saint-Siège à l’ONU a déploré qu’aujourd’hui «l’architecture du désarmement ne tient plus qu’à un fil», et plaidé pour que les dirigeants des grandes puissances puissent s’engager «à un nouveau dialogue et adopter une approche de désarmement intégral, qui appelle chaque personne à désarmer son propre cœur et à être un artisan de la paix partout dans le monde».
Espoir d’un désarmement
Malgré les temps troubles que nous vivons, «il y a un signe d’espoir pour un désarmement», a relevé Mgr Caccia, citant notamment six nouveaux pays qui ont ratifié cette année le traité de non-prolifération nucléaire.
Le Saint-Siège a ainsi invité une nouvelle fois les pays encore réticents à signer et ratifier ce traité. Le diplomate du Vatican a également relevé avec inquiétude que «la prolifération des armes s’étend au-delà des zones terrestres», pointant notamment le développement de systèmes d’armes orbitaux et de missiles anti-satellites.
Mgr Caccia a enfin partagé sa préoccupation «concernant l’introduction d’une terminologie ambiguë et non consensuelle au sein des forums relatifs au désarmement», et souhaité que cela n’affecte pas cette assemblée générale de l’ONU. Cela «créerait des obstacles inutiles à nos efforts communs pour faire progresser le désarmement et construire une culture de la paix», a-t-il précisé.