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Au Mozambique, les religieux chrétiens et musulmans s’engagent pour la paix

Dans une déclaration interreligieuse publié le 03 janvier à Pemba (extrême-nord du pays), les dirigeants chrétiens et musulmans du Mozambique se sont engagés à unir leurs efforts dans la lutte contre le radicalisme religieux. Depuis 2017, la province de Cabo Delgado est ravagée par la violence de groupes djihadistes, qui ont contraints plus de 820 000 personnes à fuir leur foyer.
Claire Riobé – Cité du Vatican

La déclaration a été signée à l’issue de trois jours de discussion à Pemba, la capitale de la province de Cabo Delgado. «Nous déclarons (…) notre forte unité face à toute menace de rupture et notre rejet unanime des actes terroristes et extrémistes, ainsi que notre engagement à marcher côte à côte en faveur de la paix et de la fraternité», ont ainsi exprimé, le 3 janvier, les chefs religieux musulmans et chrétiens du pays.

Une région sous menace terroriste depuis 5 ans
Depuis 2017, la province de Cabo Delgado, située au nord du Mozambique, est le terrain d’attaques quotidiennes de groupes djihadistes se réclamant de l’État islamique. En 5 ans, les violences terroristes auraient causé la morts de près de 3 500 personnes, et contraintes plus de 820 000 autres à fuir leur foyer.

Cinq mois après le déploiement de troupes de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et du Rwanda, la bataille contre les djihadistes dans le pays n’est pourtant pas achevée. La menace terroriste, continue, a poussé les leaders religieux du pays à explorer, fin décembre, des solutions communes pour tenter de contrer le fléau.

Œuvrer pour un Islam de paix
La déclaration interconfessionnelle de Pemba a ainsi été signée par divers reponsables des deux confessions, parmi lesquels l’évêque de la Conférence des évêques catholiques du Mozambique, Mgr Antonio Juliasse Sandramo, le représentant du Conseil islamique du Mozambique, le cheik Nze Assuate, et le représentant du Congrès islamique du Mozambique, le cheik Nassuaralahe Dula.

Bâtie en 15 points, la déclaration fait mention de la volonté des dirigeants de continuer à œuvrer pour le véritable sens de la religion, «afin que la société ne considère pas la religion comme la cause de tout conflit, en particulier la religion islamique, la plus touchée par les préjugés.»

Les chefs religieux ont ainsi communément rejeté l’affirmation selon laquelle les actes terroristes sont attribués à l’Islam. «Sachez que la religion vise à créer le bonheur, la réconciliation et la paix dans la société (…), pour cette raison, nous répudions et prenons nos distances par rapport aux actes et aux personnes qui déforment les doctrines religieuses pour justifier tout type de violence», ont-il affirmé.

Un dialogue franc, ouvert et inclusif
Enfin, les leaders chrétiens et musulmans ont promis d’inciter l’ensemble de la société mozambicaine à dialoguer de manière franche, ouverte, honnête et inclusive. Le dialogue doit être employé «au sein des religions et entre les religions», comme moyen d’apprécier la diversité religieuse du pays, ont-ils exhorté.

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