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Le Pape François pour une économie au service de l’humain

«Nous sommes appelés à être créatifs dans l’accomplissement du bien, en utilisant les biens de ce monde – non seulement les biens matériels mais tous les dons que nous avons reçus du Seigneur – non pas pour nous enrichir, mais pour engendrer l’amour fraternel et la communion sociale». L’invitation du Pape François adressée ce vendredi aux participants au XXVIIème Congrès mondial de l’UNIAPAC.
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican

Le Saint-Père s’est adressé vendredi aux chefs d’entreprises réunis à Rome à l’occasion du XXVIIème congrès mondial de l’UNIAPAC – Union internationale chrétienne des dirigeants d’entreprise. C’était une occasion pour le Souverain Pontife de saluer les efforts dans l’accomplissement de leur «noble vocation de chefs d’entreprise». Avant tout propos, le Saint-Père a rappelé la source d’énergie dont dispose chaque individu dans l’exercice de sa charge. Pour le successeur de saint Pierre, «toutes nos capacités, y compris le succès dans les affaires, sont des dons de Dieu et doivent toujours être clairement orientées vers le développement des autres et l’élimination de la pauvreté, en particulier par la création d’opportunités de travail diversifiées», a-t-il clarifié.

Créer une économie au service de la dignité humaine
Pour François, le système économique mondial est appelé à un changement et l’on doit réfléchir à cette «nouvelle économie pour le bien commun». Le Pape a rappelé aux dirigeants d’entreprise l’importance de promouvoir une économie qui prend en compte le développement intégral: «Le développement ne peut se limiter à la seule croissance économique. Pour être authentique, il doit être intégral ; il doit favoriser le développement de chaque homme, et de l’homme tout entier». C’est dans ce sens qu’il a exhorté les chefs d’entreprises et entrepreneurs réunis en congrès à tenir compte de toutes les couches sociales et de créer des opportunités de travail pour permettre la construction d’un monde juste. Car pour lui, travailler, c’est répondre à sa vocation d’homme: «nous somment créés avec une vocation de travailler». Il a appelé à créer «des opportunités d’emploi qui n’exploitent pas les travailleurs par des conditions de travail dégradantes et des horaires exténuants». Pour l’évêque de Rome, le vrai travail est celui qui «qui prend soin, qui contribue à la restauration de la pleine dignité humaine, contribuera à assurer un avenir durable aux générations futures», a-t-il poursuivi.

Marcher avec les jeunes pour une nouvelle économie
En rappelant la rencontre qui a réuni toute la jeunesse au tour de l’Économie de François à Assise, le Pape a invité les chefs d’entreprises et entrepreneurs à s’ouvrir aux jeunes et à les aider dans la poursuite des engagements pris dans la ville italienne. Cela, pour deux raisons. «Premièrement, parce que les jeunes sont trop souvent exclus ; deuxièmement, parce que la créativité et les nouvelles idées viennent souvent des jeunes – et nous, les personnes plus âgées, devons avoir le courage de nous arrêter et de les écouter». Pour le Souverain Pontife, écouter les jeunes pourra contribuer à créer «économie de l’Évangile». Celle, a-t-il expliqué, est celle qui incarne «une économie de la paix et non de la guerre ; une économie qui prend soin de la création et n’en abuse pas; une économie au service de la personne humaine, de la famille et de la vie, respectueuse de chaque femme, homme et enfant, des personnes âgées et surtout des plus fragiles et vulnérables ; une économie où le soin remplace le rejet et l’indifférence ; une économie qui ne laisse personne de côté, afin de construire une société dans laquelle les pierres rejetées par la mentalité dominante deviennent des pierres angulaires; une économie qui reconnaît et protège le travail sûr et digne pour tous».

Soucieux de l’avenir de cette jeunesse créative, le Saint-Père a conclu en invitant les congressistes à marcher ensemble avec les jeunes sur cette voie: «Je vous encourage, vous, chefs d’entreprise et entrepreneurs matures et prospères, à envisager une nouvelle alliance avec les jeunes qui ont développé et se sont engagés dans une telle Nouvelle Alliance. Accompagnez-les.»

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