Audience générale: demander la grâce de l’espérance et de la patience
Poursuivant un cycle de catéchèse sur les vices et les vertus, le Souverain pontife a proposé mercredi 8 mai une réflexion sur l’espérance, «vertu du cœur jeune», lors de l’audience générale place Saint-Pierre. François a rappelé que celui qui est animé par l’espérance et qui est patient est capable de traverser les nuits les plus sombres.
Delphine Allaire – Cité du Vatican
Cette vertu théologale est celle «par laquelle nous désirons le royaume des cieux et la vie éternelle comme notre bonheur, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en nous appuyant non sur nos propres forces, mais sur le secours de la grâce de l’Esprit Saint», a rappelé le Pape, confirmant que l’espérance est la réponse offerte aux questions absolues et existentielles pouvant surgir telles que: «Que vais-je devenir? Quelle est la destination du voyage? Quel est le destin du monde?»
Le Souverain pontife constate combien tous, nous prenons conscience qu’une réponse négative à ces questions engendre de la tristesse. Si le voyage de la vie n’a pas de sens, si le néant est au début et à la fin, nous nous demandons pourquoi nous devrions marcher: d’où le désespoir humain, le sentiment de l’inutilité de tout. «Si l’espérance manque, toutes les autres vertus risquent de s’effondrer et de finir en cendres». «S’il n’y a pas de lendemain sûr, pas d’horizon radieux, il ne reste plus qu’à conclure que la vertu est un effort vain», a ajouté François citant l’encyclique Spe Salvi du Pape Benoît XVI: «Ce n’est que lorsque l’avenir est certain en tant que réalité positive que le présent devient lui aussi vivable».
“Si l’espérance manque, toutes les autres vertus risquent de s’effondrer et de finir en cendres.”
Toutefois, l’évêque de Rome rappelle que l’espérance du chrétien n’est pas due à nos propres mérites. Elle est vertu théologale car «elle n’émane pas de nous, elle n’est pas une obstination dont nous voulons nous convaincre, mais elle est un don qui vient directement de Dieu.»
Les péchés contre l’espérance
«Si tu crois en la résurrection du Christ, alors tu sais avec certitude qu’aucune défaite et aucune mort n’est éternelle. Mais si vous ne croyez pas en la résurrection du Christ, alors tout devient vide, même la prédication des Apôtres», a déclaré le Pape, alertant sur le péché contre l’espérance «dans nos nostalgies, dans nos mélancolies, lorsque nous pensons que les bonheurs passés sont enterrés pour toujours».
Et le Souverain pontife d’insister: «Nous péchons contre l’espérance lorsque nous nous décourageons à cause de nos péchés, en oubliant que Dieu est miséricordieux et plus grand que notre cœur. Nous péchons contre l’espérance quand l’automne en nous annule le printemps, quand l’amour de Dieu cesse d’être un feu éternel et que nous n’avons pas le courage de prendre des décisions qui nous engagent pour toute la vie.»
Espérance et patience tissent la paix et le bien
Or, de cette vertu chrétienne, le monde d’aujourd’hui a tant besoin!, s’est exclamé le Pape l’associant à la patience. «Les hommes patients sont des tisseurs de bien. Ils s’obstinent à vouloir la paix, et si certains sont pressés et voudraient tout et tout de suite, la patience a la capacité d’attendre. Même lorsque beaucoup autour d’eux ont succombé à la désillusion, celui qui est animé par l’espérance et qui est patient est capable de traverser les nuits les plus sombres», a relevé François, assurant que l’espérance est la vertu de qui a le cœur jeune; «et ici, l’âge ne compte pas. Car il y a aussi des personnes âgées aux yeux pleins de lumière, qui vivent une tension permanente vers l’avenir», a-t-il déclaré pensant aux deux grands vieillards de l’Évangile, Siméon et Anne. Eux qui ne se sont «jamais lassés d’attendre» et ont vu la dernière ligne droite de leur parcours terrestre bénie par une rencontre avec le Messie. «Quelle grâce s’il en était ainsi pour nous tous!», a conclu le successeur de Pierre.