Brésil: le cardinal Scherer exhorte à une bonne gouvernance
Au lendemain de l’annonce des résultats de la présidentielle au Brésil, remportée par Lula da Silva avec 50,9 % des voix, le cardinal Odilo Pedro Scherer a appelé à la «réconciliation» dans le pays. L’archevêque de São Paulo, qui a évoqué des contrastes au sein des communautés de foi, a également invité les vainqueurs «à gouverner pour le bien de tous, en plaçant les plus fragiles au centre».
Silvonei Protz – Cité du Vatican
«Mettons fin aux sentiments qui contaminent le processus électoral, divisant les familles et brisant les amitiés», a demandé le cardinal Odilo Pedro Scherer, après le résultat du second tour de l’élection présidentielle du dimanche 30 octobre, ayant porté l’ancien président Luis Inácio Lula da Silva à un troisième mandat à partir du 1er janvier 2023, avec une avance de deux millions de voix sur le président sortant Jair Bolsonaro.
L’archevêque de São Paulo a appelé à une nouvelle phase de conciliation sociale. La veille du second tour des élections, l’archevêque de Belo Horizonte et président de la Conférence nationale des évêques du Brésil, Dom Walmor Oliveira de Azevedo, avait déploré que des groupes de diverses confessions présentaient «la confrontation électorale comme une sorte de bataille entre le « bien » et le « mal », empêchant ainsi toute confrontation rationnelle et civilisée».
Le véritable phare des chrétiens est l’Évangile
«Le véritable point de référence pour les chrétiens», a souligné le cardinal Odilo Pedro Scherer, ne peut être «tel ou tel candidat, tel ou tel parti, le marché ou l’argent», mais «Jésus-Christ, l’unique maître et prince de la paix». Il a donc invité à examiner les attitudes de chacun, pour vérifier s’«il y a cohérence avec l’Évangile de Jésus, qui nous demande de nous engager dans l’amour fraternel, la non-violence, le service infatigable aux pauvres et aux exclus».
Dans son message, l’archevêque de São Paulo a aussi appelé les perdants de l’élection présidentielle à former «une opposition constructive». L’actuel président brésilien Jair Bolsonaro, qui a été battu lors de ce scrutin, est quant à lui sorti mardi 1er novembre de son silence après sa défaite, promettant de «respecter la constitution».