Les leaders œcuméniques demandent au Soudan du Sud d’agir maintenant pour la paix
L’archevêque de Canterbury et le modérateur de l’Assemblée générale d’Écosse sont au Sud-Soudan aux côtés du Pape François. A l’instar du Souverain pontife, ils ont eu des paroles franches à l’intention les dirigeants du pays lors de la rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique à Juba.
Linda Bordoni-Cité du Vatican
S’exprimant devant les autorités du Soudan du Sud après le puissant discours du Pape, l’archevêque de Canterbury a rappelé avoir été témoin de la dévastation de la guerre dans le pays, de la souffrance et du chagrin qu’elle a causés lorsqu’il a visité la nation il y a neuf ans.
L’archevêque Justin Welby a rappelé aux personnes présentes qu’avec un précédent modérateur de l’Église d’Écosse, le Pape François a organisé une retraite au Vatican en 2019 pour les dirigeants du Soudan du Sud.
«Nous avons prié pour que ce soit un espace où le Saint-Esprit puisse travailler, et dans cette rencontre, nous avons vu la possibilité d’un espoir. Le Pape François s’est agenouillé pour embrasser les pieds de chaque homme politique. Près de cinq ans plus tard, nous venons à vous de cette manière à nouveau: à genoux pour laver les pieds, pour écouter, servir et prier avec vous».
Cependant, se souvenant des engagements pris en 2019, l’archevêque anglican se dit attristé par ce qu’il voit et entend. «Nous avons espéré et prié pour plus que cela; nous attendions plus ; vous avez promis plus. On ne peut pas choisir telle ou telle partie d’un accord de paix. Chaque partie doit être réalisée par chacun, et cela a un coût» a t-il expliqué.
La paix est entre vos mains
L’archevêque de Canterbury a poursuivi en soulignant que «la réponse à la paix et à la réconciliation ne se trouve pas dans des visites comme celle-ci, mais elle est entre vos mains». «Le peuple héroïque, brave et courageux du Soudan du Sud, qui a lutté si longtemps pour sa liberté et l’a gagnée», est certainement un peuple «qui a le courage de lutter pour la paix et la réconciliation», a-t-il précisé.
Dans son discours, le révérend Dr Iain Greenshields, modérateur de l’Église d’Écosse, a souligné la nécessité de la paix du Christ. «Aujourd’hui, nous avons besoin de cette paix. Nous avons besoin d’églises et de dirigeants qui soient généreux de cœur, libéraux d’amour et prodigues de la grâce de Dieu», s’est-il exclamé. «Nous avons besoin de dirigeants qui se soucient des valeurs qui animent nos pays, qui se soucient des conditions de vie des gens et qui mettent leur foi en pratique en travaillant avec les plus vulnérables et les plus marginalisés».
«Que tous les dirigeants politiques, civiques et internationaux s’unissent pour rechercher la promesse holistique de Dieu d’une vie en plénitude pour tout le peuple de Dieu» a encore souhaité le modérateur de l’Église d’Ecosse.