Cabo Delgado: les évêques du Mozambique proches des civils qui souffrent
Face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le nord du pays, l’Église mozambicaine a souhaité réaffirmer sa proximité avec les nombreux civils qui souffrent dans la province de Cabo Delgado. Des milliers de personnes ont été déplacées en raison de la menace des groupes terroristes.
Vatican News
Alors que selon l’ONU, plus de 30 000 personnes ont fui en une semaine les violences dans le nord du pays, les évêques du Mozambique exhortent une nouvelle fois à la paix. À l’issue de leur assemblée plénière qui s’est achevée le 14 novembre, l’épiscopat mozambicain a tenu à faire part de sa «proximité fraternelle» avec les «frères et sœurs de Cabo Delgado», nom de la province minèe par la violence terroriste. Dans leur communiqué final qui reprend le verset de l’Évangile de Jean «Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix» (14:27), les évêques rappelent «la prière constante et l’espoir de trouver des voies de dialogue qui faciliteront la fin du terrible conflit et de la crise humanitaire qui en découle» en cours.
Face à cette «tragédie – écrivent les évêques – nous réitérons la nécessité de renforcer nos institutions caritatives pour « atténuer », « contenir et alléger » le drame que vit la population locale.» À cet égard, la conférence épiscopale mozambicaine rappelle la contribution envoyée par le Pape François, «un don extraordinaire pour les personnes déplacées d’une valeur de cent mille euros». Mais «il est de la responsabilité de chacun d’œuvrer pour sortir de la crise actuelle», réaffirment les évêques, en exhortant les fidèles à œuvrer en faveur de la «réconciliation nationale, de la paix et du bien commun».
Dégradation de la situation sécuritaire
Depuis l’été dernier et la prise d’un port stratégique par des insurgés djihadistes, la province de Cabo Delgado vit sous la terreur. Ces dernières semaines, plusieurs villages ont été attaqués, des dizaines de civils décapités ou kidnappés, dont des enfants et des femmes. Les corps mutilés de 20 personnes ont été retrouvés début novembre. Selon l’Organisation Internationale des Migrations (OIM), plus de 355 000 civils ont étés contraints de fuir leurs habitations depuis 2017.
Au cours de leur assemblée plénière, les évêques mozambicains ont également rencontré la ministre de la Justice et des Affaires sociales, Helena Mateus Kida. Devant elle, les prélats ont exprimé leur «volonté de collaborer avec l’État dans divers domaines de la vie sociale, tels que l’éducation civique et morale des jeunes, l’éducation à la paix et à la réconciliation ou la lutte contre la pauvreté», selon un communiqué de la conférence épiscopale. Les évêques du Mozambique ont par ailleurs accueilli le nonce apostolique dans le pays, Mgr Piergiorgio Bertoldi, qui les a encouragés à «poursuivre leur mission dans la société, dans une perspective de service».
Le Mozambique avait accueilli le Pape François lors de son voyage apostolique en septembre 2019. Une visite au cours de laquelle le Saint-Père avait invité les Mozambicains, les jeunes en particulier, à être des acteurs de paix dans leur pays.