Cardinal Tagle: «Pauline Jaricot a accueilli les trois dons de Dieu»
Le cardinal Luis Antonio Tagle, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, a présidé la messe de béatification de Pauline Jaricot à Lyon, ce dimanche 22 mai. La nouvelle bienheureuse nous apprend à être des chrétiens «amoureux» du Christ et missionnaires, a lancé le cardinal au 12 000 fidèles rassemblés pour l’occasion.
Claire Riobé – Cité du Vatican
L’événement était attendu depuis des mois par l’Église de Lyon, et a rassemblé près de 12 000 fidèles ce dimanche 22 mai, au complexe Eurexpo de la ville. Parmi les participants étaient notamment présents Mayline Tran, «miraculée» de Pauline Jaricot, ainsi que sa famille, et 120 directeurs nationaux des Œuvres pontificales missionnaires, créées sous l’inspiration de Pauline Jaricot.
Pauline Jaricot a reçu trois dons du Seigneur : le don de la parole de Jésus, le don de l’Esprit Saint et le don de la paix, a expliqué le cardinal Luis Antonio Tagle, au cours de son homélie.
Faire des paroles du Christ «la règle de nos vies»
«Commençons par une question. Comment puis-je savoir que quelqu’un m’aime ? Comment puis-je savoir que j’aime quelqu’un ?», a lancé aux Lyonnais le cardinal philippin. «C’est quand nous conservons les cadeaux que nous avons reçus de ceux que nous aimons (…). Notre expérience humaine de l’amour confirme ainsi les paroles de Jésus dans l’Evangile : “Celui qui m’aime gardera ma parole”.»
Pauline Jaricot a reçu ce premier don du Seigneur, celui de garder en elle la parole du Christ, jusqu’aux heures les plus difficiles de son existence. Il ne s’agit «ni de sentimentalisme», ni «d’enfermer la parole de Jésus dans un coffre», a-t-il averti, mais d’être fidèle et d’incarner cette fidélité en actes.
«Aimer Jésus, c’est le laisser, lui qui est la Parole de Dieu, vivre, agir et aimer en moi et à travers moi. Nous voyons en Pauline Jaricot un témoignage vivant de la puissance de l’amour pour Jésus, un amour qui devient une identification à Jésus», a considéré le cardinal Tagle.
«Etre ouvert aux impulsions et aux surprises de l’Esprit-Saint»
Revenant sur le charisme missionnaire de bienheureuse Pauline Jaricot, le cardinal Tagle a ensuite médité sur sa capacité particulière à se mettre à l’écoute de l’Esprit-Saint.
«Nous sommes de faibles êtres humains. Quand nous ne comprenons pas complètement quelque chose, nous l’ignorons, et finissons par l’enterrer. Nous n’avons pas très bonne mémoire ou peut-être que nous choisissons ce dont nous nous souvenons (…). Nous devons admettre qu’aimer Jésus en gardant sa parole n’est pas possible à travers les seuls efforts humains», a-t-il lancé. C’est pourquoi Dieu nous envoie son Esprit : afin de nous enseigner, constamment, et de nous rappeler la parole de Jésus.
«Aimer Jésus implique ainsi d’être d’ouvert aux impulsions et aux surprises de l’Esprit Saint», a insité le cardinal, soulignant que Pauline Jaricot est allée vers toutes les nations et tous les peuples, dans une mission d’amour. En fondant les Œuvres pontificales missionnaires, elle a été docile à l’Esprit Saint qui l’a poussée avec de nouvelles idées et initiatives à diffuser l’Évangile et servir les plus pauvres.
Seule la paix du Christ peut renouveller l’humanité et la terre
Le troisième don reçu par Pauline Jaricot, qu’elle cultiva tout au long de son existence, est celui de la paix. Cette paix, le monde contemporain s’en fait une certaine idée, recherchant en permanence intérêts égoïstes et technique de domination. Les disciples du Christ, eux, l’expérimentent au contraire en servant «Jésus dans l’affamé, l’assoiffé, l’étranger, dans celui qui est nu, malade, prisonnier.» Et seule cette paix de Jésus «renouvellera l’humanité et la terre», a affirmé le cardinal Tagle.
Quiconque reçoit ces dons avec joie «devient un amoureux de Jésus, un missionnaire de l’Église, un frère ou une sœur du pauvre et un instrument de fraternité universelle et de paix. La bienheureuse Pauline Jaricot est devenue tout cela, parce qu’elle a accueilli les dons de Dieu. À présent, c’est notre tour», a-t-il invité, au terme de son homélie.