Côte d’Ivoire: former la conscience des jeunes engagés en politique

Quelques 150 jeunes catholiques et d’autres confessions religieuses, issus de différents partis politiques ont pris part samedi 1er avril à une rencontre d’échanges, organisée pour les jeunes engagés en politique. Cette rencontre qui s’est tenue en la paroisse Notre Dame d’Afrique de Biétry était l’initiative du secrétariat exécutif national de la commission justice, paix et environnement. Le but était de former ces jeunes pour mieux impacter la vie politique de leur pays.
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican avec Marcel Ariston Ble – Abidjan

«Former la conscience des jeunes engagés en politique à la lumière de la doctrine sociale de l’Église, dans le but de leur permettre d’être de véritables acteurs d’un monde plus juste et fraternel», tel était l’objectif de cette journée de rencontre et d’échanges promue par le secrétariat exécutif national de la commission justice, paix et environnement de la conférence épiscopale des évêques de Côte d’Ivoire.

Pour un engagement au service du bien commun
Les quelques 150 jeunes de différente confession religieuses qui ont assisté à cet évènement ont été instruits sur l’importance d’un engagement sincère au service du bien commun et invités à développer en eux une nouvelle culture pour un renouvellement politique, sociétal. Le père Norbert-Éric Abékan, secrétaire exécutif national justice, paix et environnement a fait observer «comment les jeunes évoluent, comment ils sont manipulés, comment les hommes et les femmes dans le milieu politique s’adressent à eux, comment on les exploite». La jeunesse ivoirienne, qui représente plus 75% de la population, demeure un important levier pour le développement du pays. Ceux qui sont engagés en politique doivent, à son avis, prendre conscience de cette force qu’ils constituent et représentent pour la nation.

Le Secrétaire Exécutif national justice, paix et environnement les a également invités à ne pas avoir peur de s’engager en politique pour transformer leur pays. Pour cela, le père Abekan a exhorté les jeunes à «enlever des lunettes déformantes qu’ils ont de la politique» pour éviter des illusions, «celle qui veut leur faire croire qu’on vient en politique pour être riche mais ne pense pas au bien commun, à la réussite de la personne humaine». Il est «grand temps qu’on change cette vision», a-t-il indiqué.

Travailler pour un monde plus juste
Deux communications et un panel ont complété cette journée d’échanges. La première communication a porté sur «construire un monde plus juste et fraternel, mission du christianisme». Cette thématique a été développée par père Francis Barbey, secrétaire administratif de l’Académie catholique de Côte d’Ivoire (ACACI). Dans son exposé, le père Barbey a exhorté les jeunes engagés en politique à s’appuyer sur le Christ pour construire un monde plus fraternel. «Aucune idéologie politique n’est parvenue mieux que le christianisme ne l’a fait, c’est-à-dire de façon inédite et cohérente, à engager l’homme sur son vrai chemin d’humanité» a-t-il affirmé. Selon lui, «le christianisme nous engage à faire des choses dans le sens de l’Évangile». Il a encouragé les jeunes à s’engager au service du monde «pour accomplir l’œuvre du Seigneur par notre manière de vivre, nos responsabilités». Cet engagement, a-t-il poursuivi, «est aussi dans le sens de révéler la dignité humaine et l’égalité en droit des humains et donc l’action que nous sommes amenées à faire».

Plusieurs personnalités catholiques appartenant à divers partis politiques ont aussi pris part à cette journée. Ils ont partagé aux jeunes présents leurs expériences de foi dans l’accomplissement de leurs fonctions, en leur demandant de se tenir loin de l’ésotérisme.