Côte d’Ivoire: l’engagement de l’Église pour des élections apaisées
La Côte d’Ivoire se prépare pour des élections municipales et régionales qui se tiendront le 2 septembre. Pour un déroulement sans violences de ces élections, une messe a été célébrée mercredi 2 août, à la paroisse Saint Jacques d’Abidjan. Le père Abékan, secrétaire exécutif national de la commission justice, paix et environnement de la Conférence épiscopale, présidant cette eucharistie, a invité les candidats à cultiver l’humilité, l’amour, et à opter pour une communication non hostile.
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican avec Marcel Ariston ble – Abidjan
Le 2 septembre prochains, les Ivoiriens iront aux urnes pour élire les conseillers régionaux et municipaux de leurs différentes circonscriptions. Afin d’invoquer du Seigneur des élections paisibles et sans violences, la commission Justice, paix et environnement de la Conférence épiscopale de la Côte d’Ivoire a organisé le 2 août une messe en la paroisse Saint Jacques de Cocody à Abidjan. Dans son homélie, le père Abékan a expliqué que le but de cette messe est de prier «pour que ces élections se passent dans la paix, la justice, la vérité et dans l’amour pour le bien du peuple».
Pour des élections paisibles, justes et vraies
Prier pour le bon déroulement des campagnes électorales et pour des élections apaisées, justes, crédibles et transparentes apparait à ses yeux comme une urgence, au vu des derniers évènements. «Certains disent qu’en Côte d’Ivoire quand les élections arrivent, c’est des têtes coupées, les bras coupés, c’est le sang versé», a rappelé le secrétaire exécutif de la commission justice, paix et environnement de la Conférence épiscopale ivoirienne. Lors de ces élections, a-t-il poursuivi, «on détruit les vies humaines, on détruit les biens», mais «pourquoi?», s’est-il interrogé.
À un mois de ces joutes électorales considérées par beaucoup d’observateurs de la scène politique ivoirienne comme un ballon d’essai des présidentielles de 2025, le prêtre ivoirien a appelé les candidats à opter pour une communication non hostile: «ayons des débats constructifs dans le respect». Le père Abékan a affirmé qu’il est «terrifiant d’entendre la facilité avec laquelle on prononce des mots qui appellent à la destruction des personnes». Il a appelé, au nom des archevêques et évêques, au rejet de ces «discours belliqueux».
Tout pour l’amour du peuple
Au cours de cette eucharistie à laquelle se sont associés de nombreux candidats de plusieurs confessions religieuses, le père Norbert-Éric Abékan a exhortés ces derniers à aimer le peuple qu’ils aspirent à gouverner, mais aussi à cultiver l’humilité «au point d’écouter les opinions des autres pour choisir la meilleure voie, aussi pour prendre de bonnes décisions». Selon lui, aimer son peuple et cultiver l’humilité sont «deux attitudes d’un bon gouvernant et c’est ce que je souhaite pour vous» car la politique «c’est l’une des formes les plus élevées de la charité, servir le bien commun».
Reprenant les paroles du Pape François, lors de sa méditation matinale lundi 16 septembre 2013, à la maison Sainte Marthe au Vatican, le père Abékan a invité les fidèles à prier pour les hommes et les femmes politiques, car «un bon chrétien participe activement à la vie politique et prie afin que les politiciens aiment leur peuple et le servent avec humilité».