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Une messe avec la communauté congolaise le 3 juillet à Saint-Pierre

A l’occasion de leur chapitre général, François a reçu en salle Clémentine au Vatican dans la matinée du lundi 13 juin une cinquantaine de Missionnaires d’Afrique. Dans le discours qu’il leur a adressé, François est revenu sur le thème du chapitre général des Pères blancs : «la mission en tant que témoignage prophétique». Il a par ailleurs annoncé le tenue d’une messe à Saint-Pierre le dimanche 3 juillet avec la communauté congolaise de Rome, jour où il devait célèbrer la messe à Kinshasa.
En accueillant le groupe de 56 Missionnaires d’Afrique, le Pape François a d’abord tenu à faire part de ses regrets pour le report de son voyage apostolique en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud. Le Saint-Père était attendu dans ces deux pays du 2 au 7 juillet, un voyage qu’il a dû reporter sine die, suivant les conseils des médecins, en raison de ses douleurs au genou. «En effet, à mon âge, il n’est pas si facile de partir en mission ! Mais vos prières et votre exemple me donnent du courage, et je suis confiant que je pourrai rendre visite à ces peuples, que je porte dans mon cœur», a-t-il dit.

Il a par ailleurs annoncé que le dimanche 3 juillet, jour où le Pape devait célèbrer la messe à Kinshasa, une messe sera présidée à Saint-Pierre: «Nous emmènerons Kinshasa à Saint-Pierre, et là, nous célébrerons avec tous les Congolais romains, qui sont nombreux !».

Le Pape François a ensuite partagé une réflexion sur le thème du chapitre des Missionnaires d’Afrique, «la mission en tant que témoignage prophétique». «Regarder en arrière avec gratitude est un signe de bonne santé spirituelle ; c’est l’attitude « deutéronomique » que Dieu a enseignée à son peuple» (cf. Dt 8), a expliqué François à son audience. «Cultivez le souvenir reconnaissant du chemin que le Seigneur nous a fait prendre. Et c’est cette gratitude qui alimente la flamme de l’espoir», car «ceux qui ne savent pas remercier Dieu pour les dons qu’il a semés le long du chemin – bien que fatiguant et parfois douloureux – n’ont même pas une âme pleine d’espoir, ouverte aux surprises de Dieu et confiante en sa providence.» Une communauté dans laquelle nous savons dire merci, a complété l’évêque de Rome, et dans laquelle chacun s’aide mutuellement à espérer le Seigneur ressuscité, «est une communauté qui attire et soutient ceux qui sont appelés.»

Le monde change, et l’Afrique aussi
«Le monde change, et l’Afrique aussi», a continué le Saint-Père, mais le don de la mission des Pères blancs en tant que témoignage prophétique «conserve sa charge de sens et de force. Et elle la retient en vous dans la mesure où elle est toujours ramenée au Christ et à l’Évangile. Si le sel perd son goût, à quoi sert-il ? (cf. Mt 5, 13)». L’apôtre de Jésus-Christ n’est pas quelqu’un qui fait du prosélytisme, a rappelé François, l’apôtre est un témoin. «C’est vrai toujours et partout dans l’Église, mais c’est particulièrement vrai pour ceux qui, comme vous, sont souvent appelés à vivre la mission dans des contextes de première évangélisation ou de religion islamique prévalente.»

Ce témoignage prophétique signifie essentiellement deux choses, la prière et la fraternité, a expliqué François: «un cœur ouvert à Dieu et un cœur ouvert à nos frères et sœurs. Tout d’abord être en présence de Dieu, le laisser vous regarder, chaque jour, en adoration. Là pour tirer la sève, dans ce « demeurer en Lui », dans le Christ, qui est la condition pour être apôtres (cf. Jn 15,1-9). C’est le paradoxe de la mission : on ne peut partir que si l’on reste.» Pour accomplir au mieux leur mission, le Pape a invité les Missionnaires d’Afrique à s’inspirer de Charles de Foucauld, canonisé en mai dernier. «Il a beaucoup à vous dire aussi, comme à tous les chrétiens de notre temps. Lui, à partir de son expérience intense de Dieu, a fait un chemin de transformation jusqu’à se sentir frère de tous» (Enc. Fratelli tutti, 286).

La prière et la fraternité sont le noyau essentiel de l’Église auquel celle-ci doit revenir, «à cette simplicité rayonnante, naturellement non pas de manière uniforme, mais dans la variété de ses charismes, de ses ministères et de ses institutions». Si nous sommes souvent enclins à penser à la prophétie comme une réalité individuelle, «la prophétie est aussi et je dirais surtout communautaire : c’est la communauté qui donne le témoignage prophétique.»

Enfin, la mission est un défi qui ne peut être relevé qu’en comptant sur l’aide du Saint-Esprit, a conclu François. La communauté des Missionnaires d’Afrique est ainsi invitée au dialogue «avec le milieu dans lequel elle vit, avec les gens, avec la culture locale». «Dans ces contextes, où souvent, en plus de la pauvreté, vous connaissez l’insécurité et la précarité, vous êtes envoyés pour expérimenter la douce joie de l’évangélisation.»

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