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Fin de vie, rigueur budgétaire et lutte contre les abus au menu de la plénière de la CEF

En France, l’Assemblée plénière de printemps des évêques se tient à Lourdes du 28 au 31 mars. Au menu de ces quatre jours de réflexion: discussions avec les groupes de travail dédiés à la lutte contre les violences sexuelles dans l’Eglise, réforme des structures de la Conférence des évêques de France, et le retour à l’équilibre budgétaire. Par ailleurs, le débat sur la fin de vie dans l’Hexagone s’est invité dans les discussions.
Vatican News

C’est à Lourdes au cœur des Pyrénées que les évêques et cardinaux de France sont réunis pour quatre jours. Dans son discours d’ouverture, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France (CEF), a tracé les lignes directrices de cette Assemblée plénière de printemps.

Propositions des groupes de travail contre les abus

Dès le premier jour, une première séquence (sur trois au total), aura lieu avec les groupes de travail dédiés à la lutte contre les violences sexuelles dans l’Église. Comme l’indique la CEF sur son site internet, les neuf groupes mis en place en février 2022, soit 75 personnes, ont synthétisé leur réflexion, ainsi que des propositions et recommandations pour éviter de futures violences sexuelles. «Ils ont travaillé avec ardeur, sans compter leurs heures. Ils et elles sont presque tous là en ce jour pour achever avec nous cette phase de notre travail.», a salué le président de la CEF dans son discours prononcé le mardi 28 mars.

Les propositions faites par ces groupes de travail ne doivent pas impressionner par leur nombre, a averti Mgr de Moulins-Beaufort, «nous avons là un trésor à assimiler dans les mois et les années qui viennent». Selon le rapport de la Ciase (la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise) publié en octobre 2021, 330 000 mineurs ont été victimes d’abus sexuels dans des contextes ecclésiaux dont 216 000 victimes d’abus commis par une personne consacrée (prêtre, religieux, diacre ou religieuse), en France depuis 1950.
Réformer les structures
Autre «grand travail» de cette Assemblée plénière, la réforme des structures. Une réforme nécessaire selon l’archevêque de Reims, «Le constat qu’après une quinzaine d’année, notre organisation actuelle, quoi qu’il en soit des grands services qu’elle a rendus et qu’elle rend, et qu’y ont rendu et y rendent tant de personnes compétentes et engagées, connaît aussi des limites, manque parfois de souplesse, montre des points d’usure…».

Par ailleurs, cette réforme des structures répond à un besoin urgent d’équilibre budgétaire, «notre situation s’est fragilisée et, malgré la fin des confinements, pour des raisons internes à la vie ecclésiale et pour des raisons d’économie générale, se fragilisera encore dans les années à venir», a averti Mgr Eric de Moulins-Beaufort. Un équilibre budgétaire également essentiel pour assurer la continuité des engagements à l’égard des victimes de violences et agressions sexuelles, ou d’abus de pouvoir au sein de l’Eglise de France.

Cette réforme sera discutée lors de la deuxième journée de l’Assemblée plénière, le mercredi 29 mars.
Délégués au synode
Enfin, lors de cette Assemblée plénière, les évêques et cardinaux éliront les délégués au synode sur la synodalité, quatre membres de la CEF et deux suppléants. Ces noms seront ensuite présentés au Pape François qui les nommera, ou non.
La fin de vie
En France, la Convention citoyenne sur la fin de vie achèvera ses travaux dimanche 2 avril, les 184 citoyens tirés au sort feront alors part de leurs conclusions sur l’aide active à mourir, quelles formes peut-elle prendre et quels seraient les critères combinatoires. Une synthèse qui sera ensuite remise au président de la République.

Un thème qui s’est invité à la plénière des évêques, à six jours de cette échéance, le Conseil permanent de la CEF, profitant d’être réuni à Lourdes, a partagé un communiqué intitulé «L’aide active à vivre, un engagement de fraternité», rappellant la position de l’Eglise de France sur la fin de vie: «Nous entendons la révolte, la colère, le sentiment d’injustice qui retentissent face à la souffrance et à la mort comme des appels à une plus grande fraternité et comme la recherche d’une espérance dont nous désirons témoigner, mais en aucun cas comme une légitimation de l’euthanasie ou du suicide assisté.»

Ainsi, les évêques français espère que le débat actuel sur la fin de vie sera l’occasion d’un «progrès significatif de l’accompagnement et de la prise en charge notamment de la dépendance due au grand âge dans notre pays.».
«Nous aimons et nous croyons à la liberté. Mais nous affirmons qu’elle ne peut se déployer que si la valeur de la vie de chacun est pleinement reconnue et respectée.», notent-ils également.

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