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François exhorte les soignants à être «miséricordieux comme le Père»

Dans son message publié mardi 4 janvier en vue de la Journée Mondiale du Malade, célébrée le 11 février prochain, le Pape François choisit le fil rouge de la miséricorde pour parler du service des personnes malades. Il rappelle aux soignants leur responsabilité particulière dans le contexte de la pandémie, où bien des malades souffrent d’isolement.
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

En cette année 2022, la Journée Mondiale du Malade marquera un anniversaire: il s’agira de la trentième édition, depuis son institution par saint Jean-Paul II.
Le Pape François salue «les pas en avant» accomplis par les Églises locales en matière de santé depuis trois décennies, tout en reconnaissant «une longue route» restant à parcourir, notamment face à la pauvreté et dans le domaine de l’accompagnement pastoral.
Poursuivre l’œuvre du Christ
Dans son message, daté du 10 décembre dernier, le Saint-Père indique un verset de saint Luc pour orienter cette Journée: «Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux» (Lc 6, 36).
La miséricorde, thème fort du pontificat actuel, «est, par excellence le nom de Dieu», rappelle le Pape, évoquant à la fois «la dimension de la paternité et celle de la maternité». Dieu «est à la fois force et tendresse», et le témoin suprême de cet amour miséricordieux est le Fils.
Jésus, nous rapportent les Évangiles, s’attache à guérir les malades, et cette attention devient bientôt «l’œuvre principale dans le cadre de la mission des apôtres».
Adoucir la solitude par la charité de Dieu
Une œuvre que sont appelés à poursuivre les disciples d’aujourd’hui, en particulier dans le contexte actuel, marqué par des situations de détresse relationnelle: «Comment ne pas rappeler, s’interroge François, les nombreux malades qui, durant cette période de pandémie, ont vécu dans la solitude d’un service de soins intensifs la dernière partie de leur existence, certes soignés par de généreux agents de santé, mais éloignés de l’affection des êtres qui leur étaient les plus chers et des personnes les plus importantes de leur vie terrestre ? D’où l’importance d’avoir auprès de soi des témoins de la charité de Dieu qui, à l’exemple de Jésus, miséricorde du Père, versent sur les plaies des malades l’huile de la consolation et le vin de l’espérance», écrit-il.

Le Saint-Père s’arrête en particulier sur la mission des opérateurs de santé. «Votre service auprès des malades, assure-t-il, accompli avec amour et compétence, transcende les limites de la profession pour devenir une mission. Vos mains qui touchent la chair souffrante du Christ peuvent être un signe des mains miséricordieuses du Père. Soyez conscients de la grande dignité de votre profession, comme de la responsabilité qu’elle comporte», demande François.
Face aux progrès de la science, le Pape appelle à ne pas «oublier la singularité de chaque malade, avec sa dignité et ses fragilités. Le malade est toujours plus important que sa maladie», explique-t-il, formulant le souhait que la dimension relationnelle et l’écoute soient davantage enseignées dans les parcours de formation des soignants.
Forces et défis des établissements de santé
Dans son message, le Souverain pontife évoque aussi les établissements de soin, véritables «maisons de miséricordes», fondées au long des siècles par les chrétiens. «Ce sont des œuvres précieuses à travers lesquelles la charité chrétienne a pris forme, et l’amour du Christ dont ses disciples ont témoigné, est devenu plus crédible», reconnaît le Pape, réaffirmant «l’importance des institutions catholiques de santé». Elles sont «un précieux trésor à soutenir et sur lequel veiller», et forment une «bénédiction» pour ceux qui bénéficient de leurs services. «Chaque existence, même la plus fragile, de son commencement jusqu’à son terme naturel», y est soutenue.
Les besoins restent toutefois immenses, «comme l’atteste, par exemple, le peu de vaccins disponibles contre le Covid-19 dans les pays les plus pauvres; mais encore plus le manque de soins pour des pathologies qui nécessitent des médicaments bien plus simples», avertit François.

Se faire proche des malades, une mission pour tous
Enfin, le Successeur de Pierre dédie une partie de son message à la pastorale de la santé, mettant en relief le caractère essentiel de «l’attention spirituelle» envers les malades. L’accompagnement de ces derniers, souligne François, «n’est pas seulement la tâche réservées à quelques ministres spécifiquement dévoués à cela». «Combien de malades et de personnes âgées vivent chez eux et attendent une visite !», se désole le Pape, qui rappelle que le «ministère de la consolation est un devoir de tout baptisé».
François conclut son message en confiant tous les malades et leurs familles à l’intercession de la Vierge Marie, et en assurant les personnels soignants de sa prière.
En raison de la pandémie, la 30e Journée Mondiale du Malade se tiendra le 11 février prochain, fête de Notre-Dame de Lourdes, en la Basilique Saint-Pierre, et non à Arequipa, au Pérou, comme prévu initialement.

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