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Le Pape encourage la vie consacrée, qui «ne peut faire défaut dans le monde»

Le Pape a reçu en audience la communauté des clarétains, à l’occasion du 50ème anniversaire de la fondation de leur institut de théologie, lundi 7 novembre. Il les a invités ne pas se laisser tenter par «l’esprit de défaite», mais à suivre l’Esprit Saint, vivre la communion et pratiquer la charité pour les pauvres et la solidarité, la fraternité sans frontières et la mission en perpétuelle sortie.
Antonella Palermo – Cité du Vatican

Le Pape a rencontré la communauté de l’Institut de théologie de la vie religieuse Claretianum au Vatican à l’occasion de son 50ème anniversaire, inspiré par la mission de saint Antoine-Marie Claret. Le Souverain pontife a ainsi fait l’éloge de la proximité et de l’aide offerte par les Clarétains aux communautés de vie consacrée, à travers l’accompagnement spirituel, l’éclairage doctrinal et surtout les conseils juridiques. Il rappelle en particulier certaines figures comme les cardinaux Arcadio María Larraona et Arturo Tabera, et le père Jesús Torresquello qui ont donné une empreinte significative à ce qui est aujourd’hui le dicastère pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique.

Improvisant son discours, François s’est laissé aller à des souvenirs personnels, lorsqu’il s’agissait de son expérience d’évêque au synode de 1994: «Comme vous m’avez aidés à ce synode sur la vie consacrée! Votre influence a été positive, toujours ouverte, éliminant toujours les craintes qui n’avaient aucun fondement», dit-il.

«En ce moment où l’Église veut vivre plus intensément sa vocation synodale, il me plaît de constater que votre service de la vie consacrée a été marqué par le désir de mettre en œuvre ce que saint Antoine-Marie Claret valorisait tant. En effet, vous avez non seulement maintenu la communion avec le Siège apostolique, avec les pasteurs des Églises particulières et avec les fédérations et les confédérations des supérieurs majeurs, mais vous vous êtes également efforcés de partager votre service d’animation et de renouvellement avec d’autres vocations et ministères ecclésiaux: religieux avec d’autres charismes, prêtres séculiers et laïcs.»

L’option préférentielle pour les pauvres
«La vie consacrée ne peut pas faire défaut dans l’Église et dans le monde», a souligné le Pape, rappelant ce que le père Claret répétait citant sainte Thérèse.

«Votre aide aux hommes et aux femmes consacrées, avant d’être intellectuelle, est un témoignage, c’est la confession que Jésus est Seigneur. Le premier service de vos instituts théologiques doit être de se proposer comme des maisons d’accueil, de louange et d’action de grâce; comme des lieux où l’on partage les charismes et où grandit le désir de vivre l’esprit des Béatitudes et du discours eschatologique».

Éviter le pessimisme
Le Pape est ensuite revenu sur une question cruciale: «Aujourd’hui, la vie consacrée ne peut se laisser décourager par le manque de vocations ou par le vieillissement». «Ceux qui se laissent prendre au pessimisme mettent la foi de côté. C’est le Seigneur de l’histoire qui nous soutient et nous invite à la fidélité et à la fécondité». Nous devons faire confiance à l’Esprit, a soutenu le Successeur de Pierre.

«Plus nous abordons la vie religieuse à travers la Parole de Dieu et l’histoire et la créativité des Fondateurs, plus nous sommes en mesure de vivre l’avenir avec espérance. La vie religieuse ne peut être comprise que par ce que l’Esprit fait dans chacune des personnes appelées. Il y a ceux qui se concentrent trop sur l’extérieur (structures, activités…) et perdent de vue la surabondance de la grâce qui se trouve dans les personnes et les communautés. Par conséquent, veuillez éloigner l’esprit de défaite, l’esprit de pessimisme: ce n’est pas chrétien. Le Seigneur ne manquera pas d’être proche des gens et le fera de telle ou telle manière, mais c’est Lui qui est important.»

La qualité de l’étude et de la recherche
Se référant à la Constitution apostolique Veritatis gaudium, le Pape François a exhorté à rechercher toujours de nouvelles façons de servir le Seigneur, sans crainte, à cultiver toujours plus le style de Dieu -proximité, compassion, tendresse-, sans jamais se lasser d’aller hardiment aux frontières, même aux frontières de la pensée. Il a souligné de ce fait l’importance des études:

«Négliger la théologie, la réflexion, l’étude, les sciences appauvrit l’apostolat et encourage la superficialité et la légèreté dans la mission (cf. Vie consacrée, 98). Je vous remercie parce que vous continuez à aider tant de personnes à rester attentives; parce que vous continuez à veiller à la qualité des études et de la recherche. Les problèmes de notre époque exigent de nouvelles analyses et de nouvelles synthèses (cf. ibid.)».

Que la dignité triomphe de l’injustice
«L’Évangile enseigne qu’il existe une pauvreté qui humilie et tue, et une autre pauvreté, celle de Jésus, qui libère et rend heureux», a-t-il noté.

«Puissiez-vous faire triompher la vie sur la mort et la dignité sur l’injustice. Pour rencontrer vraiment le Christ, il faut toucher son corps dans le corps blessé des pauvres, confirmant la communion sacramentelle reçue dans l’Eucharistie. Combien de fondateurs, de fondatrices et de personnes consacrées ont vécu et vivent de cette manière!», a rappelé François, achevant son adresse en se référant à la prière qui a conclu son homélie pour le 60e anniversaire de l’ouverture du Concile œcuménique Vatican II.

«Nous te remercions, Seigneur, pour le don du Concile et pour la bénédiction que ces instituts de théologie de la vie consacrée ont été et sont pour l’Église. Toi qui nous aimes, délivre-nous de la présomption d’autosuffisance et de l’esprit de critique mondain. Toi qui nous nourris de tendresse, délivre-nous de l’autoréférentialité, de la tromperie diabolique des polarisations, des « ismes ». Et nous, ton Église, avec Pierre et comme Pierre, nous te disons : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que nous t’aimons ».»

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