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Sortie de sa révolte contre Dieu, le témoignage d’une catholique ivoirienne

Dans un fauteuil roulant du fait de la polyarthrite rhumatoïde, depuis l’adolescence, l’Ivoirienne Anne Christelle Nekouressi dit avoir séché ses «larmes de douleur et de colère contre Dieu» pour vivre avec Lui «une expérience d’amour et d’espérance». À l’occasion du Jubilé des malades et du monde de la santé, qui aura lieu les 5 et 6 avril à Rome, la quadragénaire exhorte les malades à demeurer dans l’espérance, car «elle est un véritable remède pour la guérison de nos corps et de nos cœurs».
Françoise Niamien – Cité du Vatican

«Depuis 1992, à l’âge de douze ans, je ne vis que dans la peau d’une malade. J’ai vécu en moi des douleurs atroces au point d’abandonner l’école. J’étais la cible des regards les plus dégradants et méprisants», a confié Anne Christelle. Depuis 2008, la quadragénaire est dans un fauteuil roulant. En effet, la polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire sévère qui touche les articulations. Leur destruction progressive entraîne douleur et handicap.

De la colère au rapprochement
Ne pouvant plus se mouvoir, la catholique ivoirienne, célibataire et sans enfants, est depuis lors dépendante des membres de sa famille. Une situation qui a suscité en elle indignation et colère. «Au cœur de la douleur qui s’est emparée de tout mon être, j’étais en colère et révoltée contre la maladie, surtout contre Dieu. Je me suis sentie abandonnée par Lui. Jésus a vécu et triomphé de sa passion parce qu’il est Dieu. Mais moi, non», a raconté la dame d’une voix tremblante, nouée et étouffée par l’émotion qui laissait deviner des paupières trempées de larmes. «Je me sentais abandonnée par Dieu, d’où mon désespoir», a-t-elle insisté.

Toutefois, elle disait sentir au plus profond de son être la présence d’«une petite lumière». «Un jour, en prière, alors que je lui criais ma douleur et ma colère, le Seigneur m’a fait voir une image des personnes très malades, des estropiées gémissant de douleur. Contrairement à mon état, j’ai pu comprendre que la situation était plus grave pour bien de malades», a-t-elle encore révélé tout en rappelant les conseils que lui prodiguait son père spirituel, l’exhortant à accepter son infirmité et à comprendre que «Dieu est amour pour tous ses enfants». «Surtout, j’ai fini par réaliser que cette petite lumière en moi est celle de l’espérance. Elle m’a donné la force d’accepter définitivement ma situation de personne à mobilité réduite, à tel point qu’aujourd’hui, bien qu’étant dans un fauteuil roulant, je ne me considère pas une personne invalide, tout comme ma famille qui a toujours été là pour moi», a fait remarquer la paroissienne de Notre-Dame de la Nativité d’Angré dans l’archidiocèse d’Abidjan.

La force de l’espérance
Aujourd’hui, c’est avec joie et confiance qu’elle affirme que sa seule et véritable force, c’est bien le Seigneur qui, non seulement, lui donne de porter en prière toutes les personnes malades, mais surtout «d’espérer qu’avec Lui tout est possible».

Évoquant cette Année jubilaire dédiée à l’espérance, la catholique ivoirienne estime que c’est une aubaine «de renouveler notre relation avec Dieu. L’espérance ne déçoit jamais, mais elle exige de nous de la fidélité à Dieu. Et moi j’espère en Lui», a-t-elle affirmé. De même que Jésus a guéri le paralytique de Bethesda, un jour, il me dira «lève-toi, prends ton brancard et marche». Si, toutefois, «ce n’est pas le cas, je reste convaincue que j’ai choisi la bonne part: Dieu», s’est-elle réjouie.

À la faveur du Jubilé des malades et du monde de la santé, du 5 au 6 avril 2025 à Rome, Anne Christelle exhorte toutes les personnes malades «à demeurer en prière et à faire de l’espérance non seulement une puissante arme de la foi, mais aussi et surtout un véritable remède contre tous nos maux».

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