Synode: le travail du groupe des théologiens s’achève
Du 4 au 14 juin à la Secrétairerie générale du Synode, une trentaine de théologiens se sont réunis pour une première synthèse des rapports venus du monde entier. Ils ont été rédigés par des communautés ecclésiales sur la base du rapport de synthèse issu de la première Session du Synode en octobre 2023. Les rapports sont partagés entre enthousiasme et crainte.
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
«Les graines de l’Église synodale sont déjà en train de germer», a déclaré le cardinal Jean-Claude Hollerich à l’issue de la XVIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques qui s’est tenue à Rome du 4 au 14 juin. «Le peuple saint de Dieu a été mis en mouvement pour la mission grâce à l’expérience synodale», poursuit le rapporteur général de cette session de travail qui visait à préparer la Deuxième Session de la XVIe Assemblée, du 2 au 27 octobre 2024.
Les 26 théologiens réunis pour l’occasion, hommes ou femmes, consacrés ou laïcs travaillaient sur plus de 275 rapports rédigés à l’issue de la première Session de la XVIe Assemblée. En effet, les conférences épiscopales et des Églises orientales catholiques ont apporté leur contribution, comme les plus de 175 observations provenant de réalités internationales, de facultés universitaires, d’associations de fidèles ou de communautés ou même de personnes individuelles.
Le rapport rédigé début mai par plusieurs centaines de prêtres, curés de paroisse pour le Synode, a également été une base importante pour la préparation de la deuxième session.
De nombreux sujets
Comme le souligne le communiqué de presse paru à l’issue de cette session de travail, «parmi les thèmes les plus récurrents, on trouve: la formation à la synodalité, le fonctionnement des instances participatives, le rôle des femmes, celui des jeunes, l’attention portée aux pauvres, l’inculturation, la transparence et la culture de la responsabilité de la part de ceux qui assument un ministère dans l’Église, mais aussi la catéchèse et l’initiation chrétienne, la collaboration entre les Églises, le rôle de l’évêque, etc… ».
La crainte d’une instrumentalisation
Le cardinal Mario Grech, secrétaire général de la Secrétairerie générale du Synode estime que «ces rapports relatent souvent l’expérience de personnes qui ont opéré une véritable conversion personnelle». Toutefois, il n’occulte pas la crainte présente dans les différents rapports d’une instrumentalisation du Synode par certaines idéologies ou que ces rapports ne soient pas pris au sérieux.
«C’est pourquoi il est bon de se rappeler que l’Assemblée d’octobre ne porte pas sur tel ou tel thème, mais sur la synodalité, sur la manière d’être une Église missionnaire en chemin», rassure-t-il.
L’Instrumentum Laboris
Cette session estivale était une étape importante de la rédaction du document de travail qui sera utilisé pour la deuxième session en octobre 2024. Le Conseil ordinaire poursuivra l’écriture de ce document jusqu’à la validation finale par le Pape.
Ce document sera différent de celui utilisé pour la première session. «Si, lors de la première session, il était important de mettre en évidence les thèmes à aborder de manière ample, le document de travail de la session d’octobre entend plutôt souligner certains nœuds à défaire pour répondre à la question Comment être une Église synodale en mission, en tenant compte du chemin parcouru jusqu’à présent et en proposant des arguments théologiquement fondés ainsi que des propositions concrètes pour aider au discernement confié aux membres de l’assemblée», a déclaré Mgr Riccardo Battocchio, secrétaire spécial de la XVIe Assemblée.