Côte d’Ivoire: lancement du projet d’aide à la réinsertion des migrants

Vendredi 21 février dernier, Mgr Bruno Essoh Yedoh, président de la Commission épiscopale pour la pastorale sociale et du service du développement humain intégral (CEPas-SDHI), a procédé au lancement d’un projet d’aide à la réinsertion socio-économique des migrants ivoiriens de retour de Tunisie. Ce projet cible 100 migrants ivoiriens, qui recevront un soutien financier pour réaliser des activités génératrices de revenus.

Vatican News avec Marcel Ariston Blé – Abidjan

Confrontés à une vague de racisme ambiant et de violences en 2023 en Tunisie, 1 600 Ivoiriens ont été rapatriés grâce à l’aide de l’État ivoirien. Bien que certains aient pu bénéficier d’une aide, la réinsertion socio-économique demeure complexe pour beaucoup d’autres.

Le projet de réinsertion socio-économique des migrants ivoiriens de retour de Tunisie, lancé le 21 février 2025 à Abidjan-Treichville, au siège de la Communauté Sant’Egidio, est une initiative de la Conférence épiscopale ivoirienne à travers son secrétariat exécutif national des migrants, des réfugiés de l’apostolat de la mer, du tourisme et des personnes en déplacement. Selon son responsable, le père Emmanuel Aka Amon, ce projet a pour objectif, en effet, d’offrir un accompagnement multidimensionnel afin de faciliter leur retour dans la société ivoirienne, en prenant en compte leur bien-être social, psychologique et économique.

«Ce programme vise également à créer un environnement favorable à la reconstruction de vies, tout en promouvant des valeurs de solidarité, d’humanité et d’inclusion», a affirmé le père Amon. Il a également souligné que l’accompagnement ne se limite pas qu’à l’apport des ressources matérielles et financières, mais vise aussi «à redonner aux migrants un sentiment de dignité, de sécurité et d’appartenance à leur pays d’origine».

Un acte de foi, d’espérance et de charité
Pour Mgr Bruno Essoh Yedoh, évêque de Bondoukou et président de la CEPas-SDHI, ce projet représente bien plus qu’une simple initiative sociale ou humanitaire. Il incarne un acte de foi, d’espérance et de charité, témoignage de l’engagement envers les plus vulnérables, ceux qui, après avoir traversé des épreuves difficiles, cherchent à retrouver une place digne et pleine dans la société ivoirienne. «Nous nous engageons à garantir leur dignité et à leur offrir un espace de guérison pour leurs blessures», a déclaré le prélat lors de la cérémonie.

La Côte d’Ivoire, «terre d’opportunités»
Dans sa quête d’espoir et de possibilités pour ces migrants ivoiriens, Mgr Yedoh a invité les fidèles à être attentifs à leurs besoins. «Votre rôle est de devenir une source de soutien et de transformation pour eux, en les accompagnant dans leur démarche d’intégration et en les aidant à retrouver le bonheur dans leur pays». Il a également encouragé les migrants à prendre conscience de l’opportunité qu’ils ont de s’établir durablement «ici chez vous en Côte d’Ivoire».

«Sachez que votre pays représente un eldorado, une terre d’opportunités qui attire nos frères de la sous-région à la recherche de leur bien-être. Ici, on peut travailler et réussir, il vous faut garder les yeux ouverts et avoir de la détermination», a rassuré l’évêque de Boundoukou.

Des migrants formés à l’éducation financière
À l’issue de la cérémonie de lancement, 100 migrants ont reçu de la part de Mgr Yedoh leur diplôme de fin de formation en éducation financière. Dans les semaines à venir, ces bénéficiaires recevront un soutien économique de la part de plusieurs établissements financiers partenaires pour démarrer leurs activités génératrices de revenus.

Morrisson Ahmed Youssouf, qui fait partie du groupe de bénéficiaires des migrants ivoiriens de retour de Tunisie, se félicite de cette initiative. «J’apprécie énormément ce geste de l’Église catholique qui nous vient en aide dans une situation difficile. Il faut dire que depuis notre retour de la Tunisie, nous rencontrons pas mal de difficultés, parce que cela été un retour brusque. En outre, ma famille ne s’y attendait pas, et surtout dans cette situation. Ce geste de l’Église catholique, nous réjouit le cœur, nous donne l’espoir de reconstruire notre vie», s’est-il réjoui.

Il convient de souligner que ce projet d’assistance aux migrants ivoiriens de retour de Tunisie, constitue une initiative primordiale pour offrir à ces personnes vulnérables des opportunités de réinsertion. Ledit projet aide aussi à reconstruire des vies, tout en promouvant des valeurs humaines et inclusives grâce au soutien de la Commission internationale catholique pour les migrations (CICM) ainsi que de diverses ONG partenaires.