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Via crucis des JMJ: le Pape rappelle que Jésus nous accompagne toujours

Nous ne sommes pas seuls. C’est l’enseignement que le Pape François a délivré lors du chemin de croix des Journées mondiales de la jeunesse de Lisbonne. Devant les pèlerins du monde entier, le Saint-Père a expliqué que Jésus ne nous abandonne jamais, espérant toujours être suivi, lui qui nous accompagne toujours.
Xavier Sartre – Cité du Vatican

Le Pape François a retrouvé le parc Eduardo VII pour la seconde grande rencontre avec les jeunes pèlerins lors de ces JMJ de Lisbonne, le chemin de croix. Le Saint-Père prend la parole devant 800 000 participants avant que ne commence le chemin de croix à proprement parler, avec quatorze méditations sur les jeunes et leur vie. Des réflexions rédigées par vingt jeunes des cinq continents qui ont associé à chacune des stations de la Via Crucis une faiblesse de la société contemporaine qui frappe tout particulièrement les jeunes d’aujourd’hui. Trois témoignages de jeunes du Portugal, d’Espagne et des États-Unis ont ponctué la cérémonie.

Pauvreté, violence, solitude, engagement, intolérance, individualisme, santé mentale, destruction de la création, dépendance, incohérence, crise humanitaire, productivisme, désinformation, peur du futur: autant de thèmes exposés par João, Esther et Cabel qui ont confié dans des vidéos à l’assemblée leurs problèmes, leurs histoires, leurs drames et leur salut. João, 23 ans, souffre psychologiquement de la solitude qu’a imposé la pandémie de Covid. Esther, 34 ans, regrette d’avoir avorté, et Cabel, 29 ans, parle de sa toxicomanie passée.

Suivre le chemin du Calvaire
Dans son propos initial, le Pape explique que «Jésus est le Chemin et nous allons cheminer avec Lui, parce qu’Il marcha, soignant les malades, s’occupant des pauvres, rendant la justice, il marcha en prêchant, en enseignant à nous». Mais le chemin gravé dans le cœur de chacun, c’est celui du Calvaire, reconnait le Saint-Père, un chemin renouvelé par la prière lors de cette cérémonie.

«Le chemin de Jésus, c’est Dieu qui sort de lui-même pour marcher parmi nous, qui se fait chair par amour, pour chacun d’entre nous. Personne n’a plus d’amour que celui qui donne sa vie pour ses amis, pour les autres. N’oubliez pas cela!», poursuit François. «C’est pourquoi, quand nous regardons le Crucifié, ce qui est si douloureux, si dure, nous voyons la beauté de l’amour qui donne sa vie pour chacun d’entre nous». Jésus espère «ouvrir les fenêtres de mon âme, de ton âme, de l’âme de chacun d’entre nous», explique le Pape qui regrette les âmes fermées, si «laides».

Le Souverain pontife demande ensuite à la foule si elle pleure de temps en temps. Même quand nous pleurons, Jésus est là. «Il pleure avec nous, parce qu’il nous accompagne dans l’obscurité qui nous pousse à pleurer». «Jésus espère combler, par sa proximité, notre solitude, notre peur,» «il espère nous pousser à embrasser le risque d’aimer», qui «vaut toujours la peine d’être couru». «Aujourd’hui, conclut le Pape, nous allons parcourir le chemin avec Lui, le chemin de sa souffrance, de nos anxiétés, de nos solitudes».

Que Jésus nous apprenne à surmonter nos épreuves
Comme en réponse, les jeunes, dans leurs méditations, demandent aussi à Jésus de leur apprendre à aller de l’avant, de leur donner la force d’aimer dans un monde marqué par les guerres, les attentats, les fusillades de masse, la violence conjugale, la maltraitance des enfants, les abus de pouvoir. Ils lui demandent de les aider à être des bâtisseurs de ponts pour vaincre l’intolérance, parfois au sein même de l’Église, pour lutter contre l’individualisme et l’égocentrisme, pour au contraire trouver le vrai bonheur, qui est «de se laisser attirer par le visage de l’autre».

Ces jeunes, dans ce chemin de croix, expriment leurs angoisses, leurs problèmes psychologiques, leur peur de l’avenir sur une planète menacée par des «modes de vie déséquilibrés qui font que certains meurent de faim tandis que d’autres tombent malades à cause de la suralimentation». Ils demandent donc à Jésus de leur enseigner «à vivre des modes de vie plus simples, plus solidaires, plus conscients des conséquences, plus proches de l’essentiel, plus semblables à Toi».

«Dans une société de miroirs où ce qui compte c’est l’apparence», les jeunes veulent avoir la force d’être différents, «de ne pas vivre pour l’image mais dans la fidélité» à leur conscience. À ceux qui sont obligés de fuir la guerre, la famine, le manque d’eau, les persécutions politiques, ils réclament pour eux là encore du courage de la part de Jésus. Dans une société où «seuls ceux qui produisent comptent», les jeunes affichent leur soif d’amour envers les personnes âgées, les handicapés, les chômeurs, les rêveurs et les enfants. Ils veulent «seulement savoir ce qu’il est important de savoir pour être une meilleure personne et pour créer un monde plus humain», alors que ce monde est saturé de mots pressés et que l’on n’y sait plus ce qui est vrai ou faux.

Enfin, sur le chemin «bloqué par de grosses pierres», c’est vers Marie que se tournent les jeunes dans l’ultime méditation: «Elle nous parle des fins qui sont des commencements, de la mort semblable à un arbre en hiver alors qu’il s’apprête à fleurir au printemps.»

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