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Le Pape appelle au dialogue au Kazakhstan

Après la prière de l’angélus, le Pape François a évoqué dans ses saluts aux fidèles le Kazakhstan et confié sa préoccupation après la répression de manifestations cette semaine. Il espère que l’harmonie sociale sera retrouvée grâce au dialogue.
«J’ai appris avec douleur qu’il y a eu des victimes durant les protestations qui ont éclaté ces derniers jours au Kazakhstan» a déclaré le Pape François après avoir récité depuis la fenêtre des appartements du palais apostolique la prière de l’angélus, en ce dimanche, fête du Baptême du Seigneur. «Je prie pour elles et pour leurs proches, et je souhaite que l’harmonie sociale soit retrouvée le plus vite possible au travers du dialogue, de la justice et du bien commun. Je confie le peuple kazakh à la protection de la Vierge, Reine de la Paix d’Ozernoïe», un important centre de pèlerinage marial dans le pays.

Le Saint-Père a fait référence aux émeutes qui ont fait au moins 164 morts, dont 103 dans la capitale économique, Almaty, selon un bilan provisoire communiqué ce dimanche par le ministère kazakh de la Santé. Un bilan précédent faisait état de 26 morts et de deux mille blessés.

Ces chiffres montrent la violence des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre qui poursuivaient leurs opérations de répression avec l’arrestation au total de près de 6 000 personnes. Selon les autorités, «un nombre conséquent de ressortissants étrangers» figurent parmi les personnes interpellées. La situation serait stabilisée dans plusieurs régions du pays même si des «opérations de nettoyage» seraient encore en cours.

Plusieurs jours d’émeutes
La contestation a commencé dimanche dernier après l’augmentation des prix du gaz, avant de gagner des grandes villes, notamment la capitale économique Almaty, où des émeutes ont éclaté, la police tirant à balles réelles sur les manifestants.

Selon le ministère kazakh de l’Intérieur cité dimanche par les médias locaux, le préjudice matériel causé par les violences a été initialement évalué à environ 175 millions d’euros. Plus de cent commerces et banques ont été pillés et plus de 400 véhicules détruits, selon la même source.

Le Kazakhstan avait annoncé samedi l’arrestation de l’ex-directeur des services de renseignement, Karim Massimov, première personnalité majeure interpellée, pour des soupçons de «haute trahison». Refusant tout dialogue avec les manifestants, le président Tokaïev avait autorisé vendredi ses forces à «tirer pour tuer».

L’aéroport d’Almaty, qui devait rouvrir lundi, restera finalement fermé «jusqu’à ce que la situation se stabilise», ont déclaré dimanche les autorités. Outre la hausse du coût de la vie, la figure de l’ex-président Nazarbaïev, qui a régné d’une main de fer sur le Kazakhstan de 1989 à 2019, était au centre de la colère des manifestants.

La Russie a déployé des troupes dans le pays d’Asie centrale dans le cadre d’un contingent multinational de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), à l’appel de M. Tokaïev.

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