Actualités

Le pape François exhorte les médias à aller sur le terrain

Dans son message pour la 55e journée mondiale des communications, ayant cette année pour thème « Viens et vois » (Jn 1, 46), le pape François a appelé samedi 23 janvier les journalistes à ne pas rester retranchés derrière leurs ordinateurs. Il a ainsi mis en garde contre les risques d’une information formatée, et non-vérifiée.

Le constat est amer. « Le genre de l’enquête et du reportage perd en place, et en qualité, au profit d’une information préfabriquée, qui vient d’en haut”, autoréférencielle, qui réussit toujours moins à intercepter la vérité des choses et la vie concrète des personnes, et qui ne sait plus saisir (…) les phénomènes sociaux les plus graves », a déploré, samedi 23 janvier, le pape François dans son message pour la 55e journée mondiale des communications, qui se tiendra cette année dimanche 16 mai sur le thème « Viens et vois » (Jn 1, 46).

En exhortant les journalistes à ne pas rester retranchés dans leurs bureaux, il les a ainsi appelé à revenir à la réalité du terrain. « La crise de l’édition risque de conduire à une information fabriquée dans les rédactions, devant les ordinateurs, (…), sur les réseaux sociaux, sans jamais sortir dans la rue, sans plus user les semelles des chaussures, sans rencontrer les personnes pour chercher des histoires ou vérifier de visu certaines situations », a-t-il regretté, à la veille de la commémoration de saint François de Sales, patron des journalistes.

« Aller là où personne ne va »

Or le journalisme « exige la capacité d’aller là où personne ne va », a-t-il tenu à rappeler, non sans rendre hommage au courage des professionnels prenant de risques pour rendre compte des difficultés traversées par les minorités persécutées, des injustices perpétrées contre les plus pauvres ou encore des conflits oubliés autour du globe.

Pour le pape, qui prévoit justement de se rendre en Irak début mars pour son premier déplacement à l’étranger depuis le début de la crise de Covid-19, la situation sanitaire engendre encore le danger de « raconter la pandémie – et de la même façon chaque crise – uniquement avec les yeux du monde plus riche ». Il s’est particulièrement inquiété des risques d’exclusion des populations modestes dans les processus de vaccination et dans l’accès aux soins médicaux.

A lire également