Le Pape inquiet de l’intensification des violences au Soudan
Après la prière mariale du Regina caeli, ce dimanche 16 avril, le Saint-Père a exprimé sa proximité au peuple soudanais. Alors que les affrontements entre militaires et paramilitaires s’intensifient dans la capitale Khartoum, faisant des dizaines de morts, François invite à prier pour que les armes s’arrêtent et cèdent la place au dialogue.
Vatican News et agences
À l’issue du Regina caeli, le Pape François a exprimé son inquiétude au sujet des évènements qui se déroulent au Soudan. Pour le deuxième jour consécutif, la capitale Khartoum et plusieurs villes du pays sont le théâtre des affrontements qui opposent l’armée régulière aux ex-miliciens de la guerre du Darfour, devenus supplétifs officiels de l’armée.
Face à cette escalade qui a fait 56 victimes civiles selon un bilan établi dimanche à la mi-journée, François se dit proche du «peuple soudanais qui a tant souffert». En effet, déchiré par la guerre depuis des décennies, le pays de 45 millions d’habitants est confronté depuis le coup d’État d’octobre 2021 à une crise dont il peine à sortir. Le Pape invite les Soudanais à prier «pour que les armes soient déposées et que le dialogue prévale, afin qu’ensemble nous puissions retrouver le chemin de la paix et de la concorde».
Lutte de pouvoir
Le conflit entre troupes régulières de l’armée soudanaise, dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires obéissant au général Mohamed Hamdane Daglo, est la conséquence d’une lutte de pouvoir qui oppose depuis des semaines les deux hommes forts du pays.
Confirmant jeudi «une mobilisation et un déploiement dans la capitale et dans d’autres villes sur ordre du commandement des Forces de soutien rapide», l’armée soudanaise avait dénoncé «un tournant dangereux et historique». Samedi, des combats à l’arme lourde ont éclaté dans la capitale et dans plusieurs villes du pays. Outre les 56 morts, dont plus de la moitié à Khartoum et dans ses banlieues, les affrontements ont fait 600 blessées.
Appel au cessez-le-feu
Les appels à une désescalade se multiplient. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guteres, a invité les deux généraux à «un arrêt immédiat de la violence», encourageant notamment le président de l’Égypte voisine, Abdel Fattah al-Sissi, à agir pour un retour à la paix. Pour sa part, la Ligue arabe s’est réunie dimanche en urgence à l’appelle du Caire et de Ryad.