Le Pape invite les chefs d’État à la clémence à l’égard des prisonniers
À l’approche de Noël, François adressé une lettre aux chefs d’Etat, leur demandant d’accorder le pardon à ceux qu’ils «jugent aptes à bénéficier d’une telle mesure», afin que «ce temps marqué par l’injustice et le conflit, s’ouvre à la grâce qui vient du Seigneur». Le geste symbolique avait déjà été posé en 2000 par Jean-Paul II, puis en 2002. François avait déjà lancé cet appel pour le Jubilé des prisonniers en 2016.
Vatican News
Dans une lettre adressée aux chefs d’État à l’approche de Noël, le Pape invite à poser un «geste de clémence» envers «ceux de nos frères et sœurs privés de liberté qu’ils jugent aptes à bénéficier d’une telle mesure», afin que «ce temps marqué par des tensions, des injustices et des conflits s’ouvre à la grâce qui vient du Seigneur», indique un communiqué du directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni.
Déjà en novembre 2016, le Pape avait exhorté les gouvernants à se montrer cléments. Il les interpellait à l’issue de la prière de l’Angélus, après avoir célébré une messe en la basilique Saint-Pierre pour le jubilé des détenus, dans le cadre de l’Année sainte de la Miséricorde.
Le Pape avait alors deux souhaits. Il espérait une amélioration des conditions de vie dans les prisons du monde entier «afin que la dignité humaine des détenus soit pleinement respectée» et jugeait nécessaire un système de justice pénale «qui ne soit pas exclusivement punitif, mais ouvert à l’espérance et à la perspective de réintégrer le délinquant dans la société». Pour le Pape, si «l’on enferme l’espérance dans une cellule, il n’y a pas de futur pour la société».
Pour le droit à l’espérance
À plusieurs reprises, devant des magistrats ou des cadres de l’administration pénitentiaire, le Pape s’est élevé contre la «prison à vie», qui «n’est pas la solution des problèmes mais un problème à résoudre». Il y voit «une peine de mort dissimulée» et invoque un droit à l’espérance et à une seconde chance.
En août 2018, sur sa volonté, l’Église catholique a modifié l’article 2267 de son Catéchisme, qui, désormais, rejette totalement la peine capitale.
Du temps de Buenos Aires, puis en Italie et lors de certains de ses voyages apostoliques, François ne manque pas de témoigner de sa proximité envers les personnes privées de liberté. Il visite des centres de détention, y lave les pieds de prisonniers lors du Jeudi Saint. «Dieu pardonne toujours», rappelle-t-il volontiers.
Jean-Paul II, le précurseur
En l’an 2000, l’année du Grand Jubilé, Jean-Paul II fut le premier à demander aux dirigeants du monde un geste de clémence dans un document publié en prévision du Jubilé dans les prisons. Ce jour-là, un 9 juillet, le Pape polonais en visite à la prison Regina Coeli de Rome avait demandé aux «autorités compétentes», au nom de Jésus «emprisonné, moqué, jugé et condamné», une réduction de peine pour permettre aux prisonniers de trouver une nouvelle vie sociale une fois sortis du centre pénitentiaire. Cette demande a été réitérée le 14 novembre 2002 aux sénateurs et députés italiens, rencontrés lors d’une visite au Parlement dans le centre de Rome.