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Mgr Urbańczyk: «il est impératif de lutter contre la traite des êtres humains»

Lors de la 23e conférence de l’Alliance contre la traite des êtres humains, l’observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, Mgr Janusz Urbańczyk, a souhaité, face à la traite des êtres humains, que des «mesures soient prises pour introduire des politiques novatrices, des outils innovants, des cadres d’indemnisation et adopter des lois spécifiques capables de répondre à la complexité croissante de ce phénomène».
«La traite des êtres humains, selon Mgr Janusz Urbańczyk, doit être abordée à l’aide de méthodes multidisciplinaires». Il va sans dire qu’il est impératif de lutter contre la traite en promulguant des lois qui s’attaquent à ses causes sous-jacentes.

L’observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe a également noté qu’il est plus que jamais «nécessaire de disposer d’une législation adéquate et dissuasive, compte tenu de l’évolution de la traite et de l’exploitation des êtres humains sur les plateformes en ligne».

Des réseaux au cœur de l’exploitation
Dans son intervention Mgr Janusz Urbańczyk a aussi mis l’accent sur la récente pandémie ayant mis en évidence la manière dont les organisations ont utilisé la technologie pour tisser de vastes réseaux, tant au niveau national que transnational, qui facilitent l’exploitation sexuelle et l’exploitation du travail. Ces réseaux qui opèrent dans différents pays, a -t-il déclaré, profitent des difficultés économiques et de la pauvreté de personnes vivant dans les coins les plus divers de la planète, en leur promettant intimité, sécurité et revenus. Ce mélange d’appauvrissement économique, d’exploitation et d’utilisation abusive des technologies sociales a eu des répercussions importantes sur les jeunes et les personnes âgées, a-t-il relevé.

Mgr Urbańczyk propose, face à cette inquiétante évolution de la traite des êtres humains, que des «mesures soient prises pour introduire des politiques novatrices, des outils innovants, des cadres d’indemnisation, et adopter des lois spécifiques capables de répondre à la complexité croissante de ce phénomène».

Les femmes et les enfants, les plus vulnérables
Les États participant au Conseil ministériel de Milan 2018 se sont, eux, engagés à «prendre des mesures pour lutter contre les formes spécifiques de violences auxquelles sont confrontées les femmes et les filles par le biais des technologies numériques», en collaborant avec les entreprises qui travaillent dans le domaine des technologies de l’information et de la communication.

En effet, «les femmes et les enfants restent les plus vulnérables à la traite des êtres humains et à l’exploitation sexuelle en ligne». C’est pourquoi la «prévention restera fondamentale», a souligné l’observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’OSCE, estimant qu’elle ne peut se limiter à une simple prise de conscience collective. «La prévention doit également se traduire par des actions concrètes et des cadres juridiques nécessaires pour réduire les risques associés aux personnes considérées comme les plus vulnérables», a-t-il déclaré.

L’Église catholique proche des victimes
Mgr Urbańczyk n’a pas manqué de souligner que le Saint-Siège suit avec inquiétude ce qui arrive à des milliers de personnes victimes de la traite et de l’exploitation, ajoutant que «l’Église catholique assiste et protège les victimes», en travaillant étroitement avec des partenaires locaux pour prévenir ce fléau contre l’humanité. Comme l’a souligné le Pape François, a-t-il rappelé, «la traite des êtres humains trouve un terrain fertile dans l’approche du capitalisme néolibéral, dans la déréglementation des marchés visant à maximiser les profits sans limites éthiques, sans limites sociales, sans limites environnementales». Par conséquent, a dit l’observateur permanent du Saint-Siège, si «nous savons que nous vivons une époque difficile […], c’est précisément dans cette réalité que nous sommes tous […] appelés à unir nos forces pour construire des « réseaux du bien »».

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